NETTALI.COM - La pandémie de covid-19 a aggravé l’insécurité alimentaire et la situation économique des ménages qui sont déjà parmi les plus vulnérables au Sénégal dans les régions de Kolda et Sédhiou. C’est ce que révèle une enquête menée auprès des productrices de riz desdites localités de la Casamance. 

Le projet Papsen Assistance technique et recherche pour le développement (Ppat&Rd), en collaboration avec les programmes Papsen Pais, a mené une enquête auprès de 1.339 productrices de riz des régions de Sédhiou et de Kolda où la riziculture, une activité cruciale pour la subsistance des ménages, est essentiellement portée par les femmes qui sont parmi les catégories les plus vulnérables au Sénégal. Et, il ressort des résultats de cette enquête menée entre octobre et novembre 2020 que " la pandémie a largement contribué à la détérioration de la sécurité alimentaire déjà menacée par la mauvaise campagne agricole de l’année 2019", mentionne un communiqué parvenu à notre rédaction.

L’enquête de révéler que "la majeure partie des ménages a sauté un repas". Pire, " certains déclarent rester dès fois une journée sans manger, tandis que d’autres ont été contraints de réduire la quantité à manger", explique la source. Face au manque de nourriture, " les rizicultrices ont dû recourir à leurs stocks alimentaires (64%) ou à leurs épargnes (47%). D’autres, par contre, ont vendu une partie de leur bétail (45%) ou changé leurs habitudes alimentaires en achetant des aliments moins chers (38%)", souligne l’enquête.

L’étude de mentionner que la riziculture a été une importante stratégie de résilience en cette période cruciale. Pour les productrices, cette activité est un véritable moyen de subsistance et de résilience. Elle est perçue comme le premier secteur d’investissement pour la prochaine année. Ce qui fait que malgré les difficultés économiques, " 56% des productrices ont choisi d’investir dans la production de riz en augmentant le nombre des parcelles cultivées".

Et cela a été possible grâce " à l’augmentation de la main d’œuvre due à la perte d’emplois des membres de leurs ménages qui sont tournés vers la riziculture". Les résultats de cette enquête ont également montré que, malgré l’enclavement et l’accès limité aux informations de la plupart de ces ménages, " la quasi-totalité des productrices de riz connait la covid19 et se déclare beaucoup préoccupée par la pandémie qui les a touchées dans les domaines économiques, alimentaires et sanitaires ".
Afin d’éviter la diffusion de la maladie, "84% des productrices ont adopté au moins une barrière comme l’utilisation des masques, du désinfectant ou la distanciation physique", nous apprend l’enquête.