NETTALI.COM - Une affaire qui a soulevé beaucoup de passions et qui n’en a pas fini de susciter l’émoi, c’est celle de ce policier radié pour s’être agenouillé devant son guide. Du moins selon certaines opinions. Des raisons d’une radiation toutefois loin d'être partagées par certains journaux de la place et des autorités étatiques. Un problème qui a fini par être déplacé sur le terrain de la déférence due à son marabout, au-dessus de la limite imposée par une posture républicaine qui veut que l’Etat soit au dessus de tout. Ce qui, selon les tenants de cette thèse, n’enlèverait rien au pouvoir de la puissance publique. Deux pouvoirs pourtant bien conciliables eu égard au rôle de chacun. 

Pour certains Mourides et non mourides d'ailleurs, la raison de la radiation du policier Pape Boubou Diallo n’a comme justification que le fait qu’il se soit agenouillé devant son guide Serigne Modou Kara. Et ceux qui défendent cette opinion sont même allés jusqu’à déclarer qu’il n’est question que de combattre le Mouridisme.

Ce qui a occasionné un déchainement sur la toile. Des déclarations qui ne sont pas allées dans le sens de l’apaisement sont ainsi notées. « Ceddo mouride Sadeekh » qui était invité sur la TFM au moment de l’affaire des centres de redressement de Serigne Modou Kara, a laissé exploser sa colère. Dans une sortie, il a fait savoir que ce sont tous les policiers qui devaient être en colère. Il a d’ailleurs à cet effet fait remarquer que la radiation du policier réveille de douloureux souvenirs datant de 1987 sous le magistère du président Abdou Diouf. Et celui-ci de s’interroger sur « l’opportunité d’une telle mesure, qui en plus d’être disproportionnée, ressemble plus à un règlement de comptes. ». L'allusion est claire. Celui-ci n’a d’ailleurs pas manqué de se demander « en quoi le fait pour un talibé d’avoir de la déférence pour son marabout, amoindrirait-il le pouvoir de l’Etat, ou affaiblirait-il la République ? »

La députée de la diaspora, Mame Diarra Fam, invitée à l’émission « Ndoumbélane » sur la Sen TV, ce vendredi 15 janvier, n’y est pas allée par quatre chemins pour exprimer son indignation : « nous, nous sommes des rampeurs et des rampants » avant de féliciter l’ex-policier. « Dieureudieuf Pape Boubou Diallo. Dieureudieuf Pape Boubou Diallo », a-t-elle dit, estimant qu’ « assumer son appartenance, est un acte qui porte chance ». Avant de rappeler « ce fameux journal qui avait titré un jour "la République à genoux" montrant Abdoulaye Wade assis devant Serigne Saliou ». Et la députée de s’étonner : « pourquoi Abdoulaye Wade n’avait-il pas été démis de ses fonctions : n’y avait-il pas de ministre de l’Intérieur à l’époque ? », s’est-elle écriée avant d’enfoncer le clou et de rafraîchir les mémoires : « lorsque Macky Sall avait été soupçonné par le régime d’Abdoulaye Wade de blanchiment, il était allé chercher refuge chez Serigne Bara, et ce jour-là, il était assis à même le sol… »

Sur le même plateau, Oumar Faye Leral askanwi y est allé de ses commentaires en ces termes : « tous les policiers mourides sont en danger. Y compris même ceux qui ne le sont pas », rappelant ainsi un acte commis par le ministre de l’Intérieur qui, devant le khalife, avait sorti un sac d’argent pour le remettre en public. Un acte selon lui, qui n’a jamais eu lieu et qui a été vivement décrié en son temps. Selon Faye par ailleurs activiste, le ministre doit savoir qu’il n’est plus au tribunal. « Ici, il ne prend pas de décisions, il est au ministère de l’Intérieur », a-t-il fait savoir.

Un discours qui a paru dangereux pour la journaliste Néné Aicha. Et Oumar Faye de rappeler que « c’est l’acte posé par le ministre de l’Intérieur qui est dangereux », ajoutant que « le Sénégal est soutenu par les piliers que sont les confréries. Si ce n’étaient pas Touba, Tivaouane, Yoff, Kaolack, etc, le Sénégal ne serait pas arrivé à ce niveau. Lorsqu’elles (autorités étatiques) ont des problèmes, elles vont toutes vers ces directions. Comme lorsque Macky Sall a été visé par Abdoulaye Wade dans des accusations de blanchiment, il est allé voir Serigne Bara pour une intervention » Et celui-ci de conclure : « ce n’est pas le policier qui a été visé, c’est le Mouridisme. Nous-mêmes dans notre Dahira, l’on a commencé à collecter de l’argent pour soutenir l’ex-policier. Lorsque vous touchez à un mouride, tout le monde se lève ».

Un élan de solidarité s’est aussitôt formé autour du policier, qui apprend-on, aurait reçu 2 terrains nus et 10 millions de francs, sans oublier tous ces dons spontanés annoncés et venant de membres de la communauté. Bougane Guèye Dany, connu pour être un talibé de Serigne Mbacké Sokhna Lô, lui a même offert, d’après des informations, un emploi pour lequel il gagnera le même salaire. A-t-il été touché dans sa fibre mouride ? Ou cherche-t-il juste à lancer une pique à l’Etat du Sénégal avec lequel il est souvent en bisbilles ?

A l’émission « Jakarloo » de la TFM, ce vendredi «Fou Malade» a donné son avis sur la question et n’a pas manqué de lancer une pique au patron de D-média : « Je pense qu'on ne doit pas analyser la question avec émotion. Porter une tenue, c'est s'engager. Mais s'il n'y a ni avertissement, ni mise en demeure, la radiation devient excessive. Nous sommes dans un pays où nos autorités se prosternent devant les chefs religieux à chaque fois qu'ils en ont l'occasion. Surtout en pleine campagne électorale. On a vu des hauts gradés en tenue se prosterner devant leurs marabouts. Peut-être que Pape Boubou Diallo a voulu copier ses supérieurs. Mais mon problème est cette cotisation, cette solidarité qui ne dit pas son nom. Il y'en a même qui ont soutenu alors qu'ils ont des problèmes avec leurs employés. Tu as des problèmes avec tes employés et derrière tu engages quelqu'un d'autre, c'est très paradoxal. »

                                                                                 Des sons de cloche différents quant aux faits 

Mais que s’est-il passé au juste dans cette affaire. Arrêtons-nous sur les faits, rien que sur les faits. Le journal « Le quotidien » nous a appris que « Pape Boubou Diallo est devenu ainsi célèbre à travers un cliché. Mais il ne savait pas qu’il allait être rattrapé par cette image qui marque la fin de son temps de passage dans les rangs de la police. Il a été radié de ce corps dont les responsables n’ont pas du tout apprécié son comportement inacceptable ».« Le Quotidien » d'ajouter qu’il avait abandonné son poste pour aller faire son ziar. « Contrairement à certaines informations, il n’a jamais été de garde au palais Djily Mbaye où séjournait Serigne Modou Kara Mbacké. C’est un agent permanent du commissariat de Louga qu’il a quitté son poste sans permission. Ce comportement a passablement agacé la hiérarchie policière. Elle n’a pas aimé voir un agent en génuflexion, portant sa tenue alors qu’il menait ses activités privées pendant ses heures de boulot. Par conséquent, une commission de discipline composée exclusivement de policiers a entendu Pape Boubou Diallo avant de proposer sa radiation. A travers cette attitude, Pape Boubou Diallo a violé son serment et s’est exposé à ces sanctions jugées extrêmes par certains membres de l’establishment de Kara », rapporte le journal.

Des faits qu’atteste Maham Ka, conseiller technique au ministère de l’Intérieur et invité de l’émission « Jakarloo » sur la TFM, au moment de « Guiss Guiss », cette rubrique de fin d’émission où il est demandé aux chroniqueurs et invités de réagir sur des citations extraites d’articles ou de déclarations. « Sur le plan disciplinaire, on prend des mesures au quotidien. Peut-être cette affaire est tombée sur une personnalité très populaire, mais tous les jours, il y a des agents qui sont punis pour avoir commis des fautes. Certains sont même en prison. En réalité, il y a eu beaucoup d'intox comme d'habitude. Mais les faits sont tout autres.

Le policier était monté sur la voie publique. Il n'était pas en faction car aucun policier n'était mis à la disposition du marabout pour sa sécurité. Quand il est au courant de la venue du marabout, il a quitté son poste pour aller voir le marabout. Ce qui est un abandon de poste. », a expliqué le conseiller technique Ka avant d’ajouter : « nous sommes des croyants, moi je suis mouride. Mais on veut amener l'affaire dans un autre angle. Le policier est un agent assermenté, il a des droits que le civil n'a pas comme le port d'arme etc. Pour ce qui est de la sanction, il y a une procédure. D'abord, une demande d'explication lui a été servie. Ensuite, il a été mis aux arrêts. Mais dans l'enquête, il a assumé. Il a montré que si c'était à refaire, il allait le refaire. Il n'a pas regretté son geste. Et ça c'est une sorte de défiance de la hiérarchie. Pour moi, il n'est pas radié, il s'est radié lui-même. Nous avons tous des marabouts mais il faut savoir faire la différence entre le professionnel et le privé. Nous n'avons aucun intérêt à radier un jeune qui a toute sa carrière devant lui ».

                                                                   Une commission d'enquête avant un conseil de discipline

Des recoupements nous ont ainsi permis de noter que la hiérarchie n’était pas au courant que le policier s’était rendu au palais, alors qu’il était affecté à la circulation. C’est en effet l’image du policier circulant sur la toile et que l’on a vu agenouillé devant Serigne Modou Kara et avec tous les attributs de la police, qui a été l’effet déclencheur de la procédure. Le chef de service du policier en question, a été ainsi appelé pour en savoir plus sur le déroulement des évènements par la hiérarchie. Ce dernier se tournera à son tour vers l’ex-agent afin de s’enquérir de la situation en lui demandant des explications, images à l’appui.

L’ex-policier Pape Boubou Diallo avouera ainsi être parti faire son Ziarra lorsqu’il a été mis au courant de la présence du marabout au palais de Djily Mbaye. C’est en ce moment-là que ses supérieurs ont su qu’il avait quitté les lieux de son travail pour aller faire ses dévotions dont la photo était la preuve patente car la tenue qu’il portait, n’est arborée qu’aux heures de service. Une demande d’explications lui a ainsi été servie. Et des mesures conservatoires prises qui sont un arrêt de rigueur de 10 jours et la commission d’enquête activée. Une commission d’enquête exclusivement confiée aux policiers du commissariat de Guédiawaye du même grade. Ceux-là ont ainsi mené leur enquête et conclu que le policier a commis une faute. En guise de sanction, c’est une rétrogradation qui a été proposée par la commission d’enquête. Lors de l’interrogatoire de cette commission, Diallo avait reconnu les faits et présenté ses excuses, apprend-on.

Le conseil de discipline devait dès lors statuer définitivement sur les conclusions de la commission d’enquête. Et c’est le moment que choisit l’ex-policier pour changer de stratégie de défense estimant qu’il n’avait rien fait et qu’il avait effectué son ziarra en dehors de ses heures de travail et qu’il ne regrettait pas son acte, étant de confession mouride et de surcroît talibé de Kara. Le Conseil de discipline a alors conclu que l’ex-agent est coupable d’insubordination. Ce qui est une faute lourde. Et à partir de là, il a décidé d’aller au-delà de la proposition de la commission d’enquête en le radiant purement et simplement.

                                                                 Deux pouvoirs pourtant bien imbriqués : le temporel et le spirituel

Une question difficile au demeurant à trancher du fait non seulement de la sensibilité de l’affaire mais encore de l’équation de la relation entre le temporel et le spirituel. Deux domaines tellement imbriquées à tel point que la frontière entre les deux, est bien floue. Il faut juste noter qu’historiquement les confréries ont toujours été des éléments stabilisateurs de la société et font partie à ce titre du tréfond culturel sénégalais.

Il y a aussi l’empreinte de la colonisation et par ricochet l’héritage de son organisation étatique et de la république. Et même si l’Etat est ce ciment qui permet de mettre dans un même moule, les musulmans, les catholiques, les ethnies, les langues, en effaçant les différences, il reste que les confréries et l'église catholique sont des éléments incontournables qui participent à la paix sociale et qui appuient même les autorités dans leurs missions. Et c’est au nom de la République que les populations obéissent à l’Etat, acceptent le couvre-feu et s’arrêtent sur la route lorsque le policier lui intime l’ordre de le faire.

Or, il se trouve que d’un point de vue historique, des exemples foisonnent qui révèlent des actes de soumission de la part d’autorités étatiques et plus exactement de présidents et de ministres vis-à-vis des marabouts. Elles ont montré, en exerçant ce pouvoir (ce qui ne devrait pas être le cas), leur appartenance confrérique. Ce n’est donc en rien fortuit lorsque ces intervenants cités ci-haut, ont utilisé ces précédents pour étayer leur argumentaire, le caractère contradictoire et inconséquent de ces tenants du pouvoir. C’est là que l’exemplarité prend tout son sens. C’est la raison pour laquelle la crédibilité des autorités est de tout temps requise, à travers les actes qu’elles posent et leurs paroles etc. Sinon l’absence de crédibilité et d’exemplarité finit toujours par leur être renvoyée à la figure.

Il faut aussi relever sur un autre plan que la religion et la croyance relèvent de la sphère privée. Et il serait bien plus raisonnable de ne pas transposer cela sur l’espace public. Car comment pourrions-nous vivre ensemble, si d’aventure chacun venait à afficher son appartenance ? Les conflits seraient inévitables, et ce serait d’ailleurs le chaos. Et c’est là l’intérêt de la République adoptée pour diluer toutes ces différences. Qu’est-ce qui empêchait le policier de se débarrasser de ses attributs en portant une tenue civile au moment des faits ? Rien à priori. Qui se plaindrait qu’il s’agenouillât devant son marabout s’il lui venait même à l’idée de ramper (pour reprendre Mame Diarra Fam) avec sa tenue civile ? Personne.

Le journaliste Papis Diaw à « Jakarloo » a proposé une solution qui va dans le sens de repenser nos institutions et de les adapter à nos réalités sociologiques. Une position qui peut paraître utopique aux yeux de certains, mais qui peut donner à réfléchir. Il suffit juste d’en avoir la volonté. Importer ce qui est bon dans des modèles d’organisation aboutis, n’est pas une mauvaise chose en soi. L’adapter à ses réalités en créant un mix, peut-être bien opérant. « Il faut repenser tout. Nous avons importé la culture occidentale, même le modèle de développement. Nous avons tout emprunté. Ce qui nous cause tout le temps des problèmes. Et nos enfants auront les mêmes problèmes. Il faut qu'on arrête de copier l'Occident. », a dit-celui-ci.

Bouba Ndour a lui, appelé à la raison : "A mon avis un accident de parcours ou un incident sont des choses qui arrivent dans la vie. D'autant plus ces genres de cas sont minimes. Donc si ça arrive, on ne doit pas le conduire à certaines proportions exagérées. Ne fragilisons pas notre police. Comme on l'a souligné, on ne maitrise pas tous les épisodes de cette histoire. Une sanction oui, mais je pense qu'on pouvait éviter la radiation est excessive. A mon avis ce qui se passe, ne reflète notre réalité quotidienne. Nous sommes des Sénégalais, et puis il n y a pas de mal dans la prosternation. Le fait de se prosterner ne signifier pas, perdre son honneur ou sa dignité. Sinon nous tous, nous avons déjà perdu toutes ses valeurs. Des problèmes, il y'en aura toujours des problèmes. Mais un problème comme ça pouvait se régler sans bruit. Toute personne qui a des ambitions politiques, ne doit pas pouvoir poser certains actes qui pourraient le rattraper demain"

A l'opposée Pape Djibril Fall est sorti de son rôle de journaliste en affirmant tout de go que "c'est la parole du policier contre leur parole". Une sorte de parti-pris flagrant. Non seulement, il s'appuie sur la version du policier pour répéter qu'il a "effectué cette visite en dehors de ses heures de service", mais le pire est que, poursuivant son argumentaire, il a fait le commentaire suivant : "le policier a dit qu'on l'a entendu mais on estime que la radiation est disproportionnée. Je pense que l'élément qui a été déterminant dans cette affaire, c'est le fait qu'on l'ait filmé. je crois qu'il y a eu des pressions. Et quand le film a été diffusé, on a même entendu un policier déplorer la situation et on a parlé des hommes en tenue qui font des rassemblements religieux et autres..."   Il semble qu'il aurait dû, en tant que journaliste faire des recoupements, essayer de connaître le dossier en tentant de comprendre la procédure et ce qui a conduit à la radiation. Sans souhaiter la radiation à qui que ce soit, M. Fall doit savoir qu'en fait de radiation, l'éventail de sanctions est graduel et le Conseil de discipline peut choisir la sanction la plus lourde à l'appréciation des faits. Et cela, il ne peut pas le savoir s'il ne connaît pas le dossier.

Que ceux qui crient à l’attaque contre le Mouridisme, se montrent plus raisonnables et plus responsables. Le Mouridisme est à ce point si solidement ancré et l'oeuvre de Serigne Touba si puissante, qu’il est impossible de leur porter atteinte. L’expérience montre que nos guides religieux ont toujours su composer avec le pouvoir temporel, en toute intelligence, de manière à créer une synergie, sans qu’aucun d’entre eux n’empiète sur les prérogatives de l’autre. Si le pouvoir spirituel a su gérer le colon dont la présence était plutôt hostile, pourquoi ne pourrait-il pas mieux faire avec des concitoyens aujourd'jui au pouvoir ?  Sachons raison garder et n’enflammons pas ce pays !

Rappelant un ouvrage qu'il a écrit «Ces goulots qui étranglent l'Etat» au cours de la même émission, Cheikh Yérim Seck, dans le chapitre « un Etat qui se déconstruit », nous fait savoir ceci : « au Sénégal, les appartenances religieuses sont diverses. Il y a des païens, des catholiques et nous musulmans, on a tendance à l'oublier. Et au sein d'une même famille, vous pouvez avoir des Tidjanes et des Mourides. L'Etat est notre seul trait d'union. Et le policier est un symbole de l'Etat. Un policier ne se permet pas de tout faire. On doit fortifier notre Etat. Les symboles de l'Etat doivent être solides".

Le policier ne devait pas ignorer, en effet, que l’uniforme représente l’autorité de l’Etat. Il suggère le respect pour la police et sa fierté. Il est un élément important dans la vie quotidienne du policier. Source de fierté et de respect, il reflète le sentiment national et représente l’ordre public. L’image de la police et l’expérience quotidienne du policier sont donc directement liées à son uniforme.

Et Cheikh Thiam de l’Ageroute, invité de l'émission, n’est pas loin de penser « qu'il y a trop de folklore dans nos différentes confréries. Il y a trop de voyeurisme. Sur les réseaux sociaux aujourd'hui, chacun met en avant son marabout contrairement aux précepteurs des confréries qui étaient très discrets et s'entendaient. Je pense qu'on doit réfléchir sur ce point afin de bannir ce folklore qui ne nous mène à rien. »

Et il semble qu’il serait bien que les Talibés mettent davantage l’accent sur l’apprentissage des textes coraniques, des khassaïdes et autres wirds (prières avec les chapelets, tout en s’évertuant davantage à suivre les traces des fondateurs de ces confréries et de leurs descendants. Qui ne sont ni passionnés, ni zélés, mais des hommes de sciences, de mesure, de pondération et de paix. Les choses en seraient plus simples.

Antoine Félix Dione à qui l’on semble attribuer la responsabilité, est tout aussi fervent mouride. Alors un peu de retenue. Et surtout réfléchir aux conséquences de certains actes démesurés.