NETTALI.COM – Réagissant à la polémique qui oppose Pastef au ministère de l’Intérieur, Alioune Tine ne cherche pas midi à quatorze heures pour donner une solution. Il soutient qu'une mise en branle des mécanismes de la démocratie interne au sein des formations politiques et une rationalisation de l’espace peuvent permettre de lutter efficacement contre le financement occulte.

Invité à l’émission « D’Clique », sur Tfm, ce mardi, l’ex-coordonnateur du "Mouvement du 23 juin" réagit au communiqué du ministre de l'Intérieur relatif à la levée de fonds à l’instigation de Pastef. Alioune Tine n’a pas approuvé la démarche de Antoine Diome qui a vite faite d’évoquer la dissolution de Pastef. « Cela pose un problème démocratique et affole les gens. En vérité, ici, chacun se débrouille pour financer ses activités en temps de campagne électorale, c’est pourquoi il faut repenser le rôle que joue l’argent dans les élections. En Afrique, il y a des cartels de drogue qui financent des Etats et infiltrent des institutions. Ce n’est pas seulement en Guinée Bissau que cela se passe. Une fois, on a arrêté l’assistant d’un président de l’Assemblée nationale d’un pays de la sous-région en train de convoyer de la cocaïne. Ce sont autant de formes plus ou moins déguisées de financement des partis politiques », dira l’ancien patron de la Raddho.

De l’avis de Alioune Tine  qui a remonté la genèse de cette problématique, il faut mettre le curseur sur l’épineuse question de la démocratie interne au sein des partis politiques. « Ce problème revient souvent, puisque l’on en parle depuis 1998. Le Pr. El hadj Mbodj avait produit un rapport qui sera réactivité après l’élection de Abdoulaye Wade en 2000. Je me rappelle avoir, en son temps, reçu copie du document.  Wade également a remis le rapport dans les tiroirs.

Toutes choses qui font qu’il est venu le moment de rendre effective la démocratie interne dans les formations politiques. Un opposant qui finance seul son parti et qui croit que ce parti-là lui appartient, une fois au pouvoir, il va penser que le pays lui appartient également. Si vous voyez bien, les numéros 2 dans les partis d’opposition ne durent pas au poste, parce que l’essentiel des pouvoirs est concentré entre les mains du leader qui décide de tout selon son bon vouloir, conformément au principe +qui paye commande+ », ajoute Alioune Tine.

Il termine par faire remarquer que « le champ politique sénégalais est tellement désordonné qu’il faille le repenser ». En clair, explique l’invité de la Tfm, « dans les pays comme le Ghana ou le Nigéria où la rationalisation est en vigueur, vous n’entendez plus de polémique afférente à la limitation des mandats ».