NETTALI.COM - Le spécialiste en Droit constitutionnel, Pape Demba Sy partage l’avis du chef de l’Etat, Macky Sall qui a décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans les deux régions les plus touchées par la Covid-19 à savoir Dakar et Thiès. Invité de l'émission "Grand Jury" de ce dimanche 10 janvier, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le fédéralisme (UDF/ UDF-Mbooloomi) soutient que cette mesure peut sembler discriminatoire mais a tout son sens.

" Gérer un pays c’est compliqué. La dernière fois, lorsqu’on a proclamé l’état d’urgence, vous avez vu tout ce qui s’est passé et tous les drames que cela a pu entrainer au plan économique", a d'abord rappelé Pr Pape Demba Sy.

Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le fédéralisme (UDF/UDF-Mbooloomi) invite d'ailleurs la population sénégalaise à tirer des leçons du premier état d'urgence car dit-il, si les choses se compliquent, l’Etat pourrait difficilement les maîtriser.

"L'Etat a choisi la progressivité en disant que : ‘Je commence déjà par les deux régions les plus touchées et peut être progressivement en fonction de l’évolution de la situation, je vais étendre l’état d'urgence’. Cela me semble plus sage dans la situation actuelle parce qu’il faut tirer des leçons du premier état d’urgence décrété lors de la première vague", a-t-il fait savoir.

Revenant sur le couvre-feu partiel, le spécialiste en Droit constitutionnel dira : "Cette mesure, en elle-même, peut sembler discriminatoire, mais si cela permet de faire en sorte que là où la pandémie est la plus importante qu’on puisse contenir cette pandémie, cela pourra avoir des conséquences sur le reste de la population ".

En ce qui concerne l’état d’urgence, Pr Pape Demba Sy rappelle que la liberté des populations est restreinte.

Il faut que les Sénégalais comprennent que c’est un régime général de restitution de libertés et le couvre-feu n'en est qu’un élément. Cet état d'urgence doit faire en sorte que l’on puisse contenir le risque, le danger qui nous menace. Dans des situations comme celle-là, je préconise que l’on puisse faire confiance aux hommes de l’art, puisque c’est eux qui conseillent les autorités ", conclut-il.