NETTALI.COM - Le ministre de l’Intérieur a fait preuve de zèle en menaçant de dissolution le Pastef suite à la campagne de levée de fonds. C’est l’avis de Me Doudou Ndoye, invité de l’émission "Jury du Dimanche", ce dimanche 10 janvier.

"Je trouve que le ministre de l’Intérieur a fait preuve d’excès de zèle", a déclaré Me Doudou Ndoye qui se prononçait sur la menace de dissolution brandie par le ministre de l’Intérieur contre le Pastef suite à la campagne de levée des fonds lancée par Ousmane Sonko et compagnie.

Invitant à faire le distingo entre la loi et la politique, il soutient qu’au plan légal, les arguments qui disent à Pastef ne doit pas le faire, ce sont des faux arguments. "La Loi, c’est toujours quelque chose d’écrit. Ce n’est pas parce qu’on l'a lue, qu’on l’a comprise. La loi fait partie d’un système universel de normes. Lire la loi ne signifie pas la connaitre. Ils ont le droit. Ils sont des Sénégalais qui relèvent de la souveraineté sénégalaise. La souveraineté nationale appartient au peuple", dit l’avocat.  Avant d’ajouter : "Il appartient à celui qui accuse de prouver l’origine des fonds. Pastef n’a rien à prouver. La République c’est le respect des libertés."

Très critique à l’endroit de Antoine Félix Diome, il assène : "J’ai toujours été rebelle à toute dictature et à toute violation des droits de qui que ce soit dans mon pays. Ce qu’il a fait, n’est pas normal. Je ne suis pas d’accord avec lui." Dans la même veine, Me Doudou Ndoye promet de combattre toute personne qui défend cette thèse contre Pastef. "Parce qu’en le faisant, elle me combat, elle combat le Président Macky Sall. Je veux que nous garantissions les droits pour tout le monde. Je ne connais pas Ousmane Sonko. Je ne l’ai jamais vu de ma vie sauf au journal. Je ne sais rien de son parti. Mais je défends des libertés. Pastef ne peut pas être dissout sur la base de cette campagne de fonds, si on le fait, je me présenterais comme leur avocat. Je vais au Conseil constitutionnel et au Conseil d’Etat pour les défendre", menace-t-il.

"Je ne pense pas que la suppression de la ville de Dakar soit une bonne chose"

Par ailleurs, l’ancien ministre de la Justice s’est prononcé sur le projet de suppression de la Ville de Dakar. "En supprimant cette ville, on supprime le Conseil municipal et donc on supprime pour chaque citoyen, sa capacité à élire. Je ne pense pas que ça soit une bonne chose que d’enlever aux citoyens cette participation à la vie publique", dénonce-t-il.

Interpellé sur le problème du foncier, Me Doudou Ndoye affirme que "régler le foncier définitivement, ne peut pas exister au Sénégal et dans aucun pays du monde". "Il y a une relation historique entre l’accaparement des terres par les lois françaises sur les dos de nos coutumes. Il y a les lois françaises, écrites pour les Sénégalais que je regrette et que le Président Senghor nous a mis dans notre code de la famille. Alors qu’on a des familles différentes. Aujourd’hui, notre richesse est paralysée. Vous allez  dans n’importe quelle maison à Dakar, vous trouverez 50 personnes qui meurent de faim", a martelé le président démissionnaire de la Commission nationale sur la réforme foncière. D'ailleurs, Me Doudou Ndoye jure qu’il ne présiderait plus jamais ladite institution tout clamant qu’il est la solution aux litiges.