NETTALI.COMLors de l’entretien, au long protocole, qu’il a accordé à la presse nationale ce jeudi, Macky Sall a préféré se retrancher dans une posture absolutiste. C’est le cas quand il semble déclarer que le sort réservé aux dossiers d’audit relève de son pouvoir discrétionnaire. Aussi, relancé sur la question de la limitation des mandats, le chef de l’Etat a-t-il donné l’air de quelqu’un qui peut interpréter la Constitution à sa guise, alors que la réponse doit couler de source.

« Le Grand Entretien » : c’est devenu une coutume dans l’agenda présidentiel depuis le 31 décembre 2018. Aujourd’hui, face à 7 journalistes locaux, le chef de l’Etat a passé en revue les dossiers brulants de l’heure.

Comme on peut l’imaginer, Macky Sall a été interrogé sur la question de la limitation des mandats. Il préfère toujours faire dans le clair-obscur, à ce propos. « Il n’y a rien de changé depuis l’an passé. Je suis comme Birima (un ancien roi du Cayor). Ma parole de l’année dernière est la même que celle de cette année. Je préfère me concentrer sur le bilan », a déclaré Macky Sall. En d’autres termes, le suspense reste en l’état, alors que lui-même, par le passé, il a été clair sur question, en déclarant plusieurs fois que ce second mandat est son dernier, en direction de la présidentielle de 2024. cela, il l'a même précisé dans son autobiographie intitulé "Le Sénégal au cœur".

Au sujet des suites réservées aux dossiers d’audit, il a adopté la même posture, quand il rappelle publiquement qu’il a le pouvoir de faire arrêter la machine judiciaire, invoquant des raisons liées à la paix civile. Il évoque le pouvoir qui lui est donné de gracier des détenus, alors que là on parle de gestion des deniers publics.

Ainsi, répondant à une question sur la suppression de la Primature, le président de la République trouve le besoin de souligner que dans notre système politique, « le Premier ministre n’a pas de pouvoir ». « J’ai été Premier ministre du président Abdoulaye Wade et je sais que la clé de voute des institutions, c’est le président de la République, le reste relève d’élucubrations propres à la polémique journalistique », rappelle-t-il.

Même sur le cas des magistrats, il semble rétif au changement, en instant sur la place du président de la République au Conseil supérieur de la magistrature. Pour Macky Sall, les rapports entre les pouvoirs exécutif et judiciaire restent figés, depuis le magistère de Léopold Sédar Senghor et en plus de 8 ans, aucune avancée n’a été notée, sous ce rapport.

Malgré tout, le chef de l’Etat n’exclut pas la création d’un Parquet financier pour rectifier les anomalies de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).