NETTALI.COM – 1 an déjà et quelques victimes dont Sory Kaba, Moustapha Diakhaté, Me Moussa Diop et d’autres qui sont en passe d’en être. A moins que le ciel ne leur vienne en aide. 

Eh oui, le « ni oui, ni non » a fêté son anniversaire ce 31 décembre. Mais que de bruits et de polémiques entre fin 2019 et fin 2020. Macky Sall qui s’attendait à ce que les gens ne travaillent pas s’il venait à se prononcer dans un sens ou un autre, a été hélas bien servi. Il s’est retrouvé à siffler des fins de récréation dans ses rangs ; à rassembler ses troupes afin qu’elles se mettent en ordre de bataille pour le défendre et défendre son bilan. Il s’est retrouvé à devoir s’acoquiner avec cet encombrant Idrissa Seck, à l’image bien malmenée depuis sa nomination.

Ce qu’il ne souhaitait pas, a finalement eu lieu. Un Moussa Diop qui la ramène pour nous dire que d’autres anti sont tapis dans l’ombre ; une Mimi qui talonne Macky de si près. Et Moustapha Diakhaté qui ne l’épargne point même si Sory Kaba a tenté le rétropédalage. Déception à l’arrivée pour ceux qui s’attendaient à ce que le président Sall changeât de fusil d’épaule. Il a campé sur « le ni oui, ni non ». Ceux qui lui obéissent dans ses rangs, n’en parleront point. Pour les autres, il n’y peut rien. La preuve, ils continuent. Les anti 3ème mandat dans la grande coalition et dans les prairies marron-beige, sont en tout cas prévenus. Macky Sall, compte-t-il faire d’autres victimes ? Tout dépendra.

C’est à une équipe bien réduite qu’on a droit en cette fin d’année. Des journalistes parfaitement triés sur le volet. Point de Babacar Fall ou autre emmerdeur dans le genre. Mais des réponses intéressantes notamment sur le nouveau code de la presse. Le chef de l’État a promis de signer les décrets lors du premier conseil des ministres du mois de janvier, 2021. Que le ministre de la Communication se tienne donc prêt à préparer les textes. De quoi soulager les acteurs de la presse qui pourront bientôt commencer à faire le ménage dans leurs rangs.

Fin d’année bien mouvementée que celle de 2020 !  Alors qu’on avait fini de la ranger aux oubliettes, elle est toujours là, aussi présente que jamais. Elle dépasse même la barre des 200 cas. Elle semble en tout cas bien préoccuper le président de la République qui en toute responsabilité, a choisi le bon prétexte pour rappeler les Sénégalais, aux bons souvenirs de ce virus qui n’est ni fictif, ni moins virulent et encore moins sélectif dans ses attaques. Il semble tellement préoccupé qu’il a même cherché, figurez-vous, à toucher la corde sensible de ceux-là qui semblent bien inconscients du danger ; ceux-là même qui pensent que le virus n’existe pas. « Pensez aux gens qui souffrent. Vous vous mettez en danger, et vous mettez les autres en danger. Pensez aux morts et à leurs familles endeuillées », leur a-t-il dit. Preuve ne peut être en tout aussi évidente. Cette phrase lancée jadis « nous devons apprendre à vivre avec le virus »,  n’avait peut-être pas été bien comprise à l’époque. Il n’était nullement question d’y voir un : « allez, faites ce que vous voulez ». C’est un message certes ambigu mais qui incitait plutôt à continuer à vivre avec et à produire de la richesse, tout en respectant les mesures édictées. Toujours est-il que le nombre de morts prend l’ascenseur, les cas également. Gare à nous alors !

Un discours du président, en même temps qu’un clin d’œil au vaillant professeur Moussa Seydi qui doit être aux anges. Surtout avec ce joyau flambant neuf et en plus baptisé à son nom. C’était lors de l’inauguration du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann d’avant fin d’année. Lors de son face à face à face avec les journalistes, ce 31 Décembre, il a révélé la poursuite des efforts en 2021. 4 nouveaux hôpitaux seront réceptionnés à Kédougou, Kaffrine, Sédhiou et Touba et 33 unités d’accueil d’urgence et 7 services de réanimation seront mis aux normes à Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Louga, Matam et Saint Louis. Six centres de dialyse, ouverts à Ndioum, Kolda, Kaffrine, Sédhiou, Agnam et Kédougou. De la même manière, la prise en charge des malades du cancer sera renforcée avec la construction du Centre national d’Oncologie de Diamniadio dont les travaux vont démarrer en mars. Le Président Sall a également annoncé le recrutement de 500 médecins et 1 000 paramédicaux, en priorité des spécialistes, affectés en tenant compte des zones défavorisées de la carte sanitaire.

C’est le bordel dans le secteur de l’éducation où les syndicats sont montés au front pour dénoncer un module d’éducation sexuelle de l’Unesco sur fond de polémiques liées à des histoires d’homosexualité. Un débat que le ministre de l’Education Mamadou Talla a cherché à stopper net en le déclarant « non envisageable, ni aujourd’hui, ni demain ». Ce qui n’est pas l’avis des syndicalistes et des participants du séminaire. Macky Sall lui a clos le débat. Le Sénégal ne cédera pas à la pression des lobbies et à leurs financements. « Ils peuvent garder leur budget car ni l’Unesco ni une autre organisation ne peut forcer le Sénégal à ramer à contre-courant de ses valeurs. Le Sénégal est souverain et c’est le gouvernement qui définit ses programmes et non ces organisations. Ni l’Unesco encore moins les Nations Unies ne peuvent pas nous imposer un changement dans le programme dans nos écoles », a répondu celui-ci, rappelant qu’il a maintes reprises exprimé clairement la position du Sénégal sur la légalisation de l’homosexualité face à Barack Obama et le premier ministre canadien Trudeau.

L’éducation, un secteur en tout cas bien secoué par cette affaire de « flash cas » sur fond de divulgation d’images sur les réseaux sociaux. 4 élèves étaient jugés au tribunal dans une histoire de chantage sur fond de photos nues de la comptable de leur école. Une sorte de mode qui s’est emparée des élèves, aussi subite qu’inattendue ; elle aurait comme source, un téléfilm. Mais pas seulement. Il y a à la fois la mauvaise influence des réseaux sociaux, un déficit d’éducation et de vigilance des parents mais et surtout une impréparation à l’utilisation de l’internet de manière générale. Et c’est Jamra qui doit se tirer les cheveux. L’organisation n’a pourtant pas  cessé d’alerter sur ces téléfilms qui charrient des vagues d’obscénités, de langages orduriers et des mœurs d’ailleurs. Ce sont en tout cas des nuages bien sombres qui planent sur l’année académique 2020-2021. Les syndicats attendent de l’Etat qu’il tienne ses promesses.

N'allez surtout pas lui parler d’endettement énorme à Macky Sall. Il ne croit tout simplement pas aux critères de l’Uemoa. Il considère même c’est une forme de diktat de la part des Européens pour tirer les Africains vers le bas. Un combat qu’il mène d’ailleurs à un haut niveau.

Au sujet des suites réservées aux dossiers d’audit, il a adopté la même posture, quand il rappelle publiquement qu’il a le pouvoir de faire arrêter la machine judiciaire, invoquant des raisons liées à la paix civile. A titre d’exemple seulement, a-t-il précisé. Il évoque le pouvoir qui lui est donné de gracier des détenus, alors que là on parle de gestion des deniers publics. Pour lui tous ceux qu’on cite comme voleurs, n’ont forcément pas volé, ajoutant que le travail de l’Ofnac s’arrête dès que le procureur prend le dossier ; ce dernier dépendant du ministre de la justice qui lui-même dépend de lui. Non-dit ne peut être pus clair.

A l’endroit de ces jeunes qui vont au suicide en Europe, il a eu des mots. Ils peuvent faire ici ce qu’ils vont faire là-bas : cueillir des pommes, du raisin et autres. Avec les projets agricoles, ils peuvent être leurs propres patrons sous nos cieux.

C’est à une fin d’année bien macabre qu’on est en train d’assister. Elle a amené avec lui, des célébrités. Et beaucoup d’anonymes aussi. Des personnes qui ont en commun d’être de valeureux sénégalais : Seyda Mariama Niasse, le général Niang et Idrissa Diallo. Nous n’oublierons pas Babacar Touré, Pape Diouf, Pape Bouba Diop, Ndiaye Doss, Pape Malick Sy, Golbert Diagne, Iba der Thiam, le Professeur Sourang, les morts des naufrages des pirogues, etc.

Que le bon Dieu les accueille tous dans son paradis céleste. Et vivement 2021 avec une Covid anéantie, une plus grande prospérité et une vie bien plus normale.

Bonne année…