NETTALI.COM - Le leader de l’Alliance citoyenne pour le travail (ACT) n’y est pas allé de main morte pour fustiger l’ordonnance de non-lieu accordée, mardi, à Aliou Sall dans le cadre de l’affaire Petro-Tim.

Dans un entretien avec le quotidien Enquête, Abdoul Mbaye à l’ordonnance de non-lieu, dans le cadre de l’affaire Petro-Tim. Il suppose qu’il s’agit de la première procédure qui avait commencé par un appel à témoins. « A l’époque, nous avions dit qu’il s’agissait d’une manière d’enterrer l’affaire et de ne pas aller au-delà de l’audition des personnes qui s’étaient présentées devant les enquêteurs. J’avais choisi de me rendre à la Dic (division des investigations criminelles) et de rendre une déposition complète pour bien montrer que la direction dans laquelle la procédure s’était engagée n’était pas la bonne et qu’elle allait aboutir à un non-lieu. Mais, c’est ce qui était voulu. C’était du cinéma. Le délit principal qui est un faux en écriture publique, en document administratif ; un faux rapport de présentation accompagnant le dossier et violant la législation sénégalaise en matière de permis d’exploration et d’exploitation n’était pas recherché. Notre témoignage montrait très bien qu’il fallait s’engager dans cette direction », déclare Abdoul Mbaye.

Le leader de Act de poursuivre : « Quand nous avons constaté que le dossier, quittant la Dic, allait arriver chez le procureur, exempté de ces points, nous avons pris l’initiative au niveau du Congrès de la Renaissance démocratique (CRD) d’engager une autre procédure. Nous avons porté plainte avec constitution de partie civile pour faux et usage de faux en écriture publique. C’est cela le vrai délit qui peut faire l’objet de poursuites et de condamnations. Nous l’avons introduite en juillet 2019 et à ce jour, en violation totale du code de procédure pénale, et malgré toutes les interventions de nos avocats auprès du doyen des juges d’instruction et au niveau de la chambre d’accusation, le dossier est resté sans suites. Parce qu’ils savent que c’est à ce niveau que l’on peut retrouver des faits coupables et le condamner. Cela ne nous surprend pas. Cela montre bien que notre justice est presque devenue une machine à ne point poursuivre ou à blanchir de vrais coupables de détournement de milliards de francs CFA ».

L’ex-banquier n’en pense pas moins qu’ils « racontent des histoires ». « . Le faux, se laisse convaincre l’opposant, on l’a prouvé dans un texte écrit. Lorsque l’on dit que le groupe pétrolier Petro-Tim a les capacités financières et techniques à exploiter un puits, au nom d’une expérience avec des associés asiatiques, c’est du faux. Cela ne correspond pas à la vérité. La preuve est venue par la suite, puisqu’ils ont été incapables d’explorer et ont dû tout céder. Donc, ce n’est rien d’autre que des mensonges pour innocenter des personnes que l’on ne souhaite pas poursuivre. On ne protège pas les intérêts des Sénégalais et on veut protéger les personnes qui les ont lésés. C’est une justice aux ordres. S’ils sont sûrs de leur fait, qu’ils instruisent notre plainte et que l’on aille vers un procès ».

En définitive, Abdoul Mbaye compte sur la justice internationale pour trancher la pomme de discorde. « On a très tôt dit qu’on n’avait pas espoir. Mais lorsque l’on engage des actions à l’internationale, ce qui est notre cas, il faut prouver qu’il est impossible d’obtenir justice au niveau des juridictions nationales. Mais là, c’est démontré. », conclut-il.