NETTALI.COM - Théoricien du Coup d’Etat rampant puis débout à l'instigation supposée d'Idrissa Seck au mitan des années 2000, aujourd’hui, Mahmoud Saleh, semble enterrer toutes ces accusations portées sur le chef de file de Rewmi. Le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, considère que le président du Cese est revenu dans sa mouvance originelle et qu’aucun accord ne lui interdit de se présenter en 2024. Il a également écarté toute idée de couplage des élections locales et législatives. 

Mahmoud Saleh dit entretenir maintenant de très bons rapports avec Idrissa Seck, après qu’il l’a accusé, par le passé, de comploter contre le Président Abdoulaye Wade. Le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, invité de l’émission "Jury du dimanche", a laissé entendre que la hache de guerre est enfouie entre lui et l’opposant proche maintenant du pouvoir. "J’ai souvent eu cette occasion de rencontrer certains hommes politiques dont Idrissa Seck avec lequel j’entretiens de très bons rapports maintenant, comparé aux rapports tendus qu’on a entretenus à un moment donné. Ça, ce sont des contextes qui sont derrière nous, espérons qu’ils ne se reproduisent jamais. Ma confiance au Président Macky Sall est totale et je fais confiance en celui en qui le président de Macky Sall fait confiance", a-t-il déclaré.

D’après Mahmoud Saleh, le seul qui mérite d’être félicité dans cette étape de recomposition politique en cours, c’est le président de la République. Selon lui, Macky Sall aura, lui-même, conduit une dynamique de dialogue depuis qu’il a accédé à la tête du pays et qui a pris des formes différenciées selon les moments et les étapes d’un même processus et, qui a abouti au retour d'Idrissa Seck au giron de la majorité politique présidentielle dont il a contribué à  l'installation en 2012. "Maintenant, les secousses de la vie politique l’en ont écarté un moment. Il revient dans sa mouvance originelle. On ne peut que s’en féliciter et le féliciter d’avoir eu le courage de franchir ce pas qui n’est pas un moindre, au vu de la situation perturbée dans le pays", a soutenu M. Saleh qui dit être le lieutenant de Macky Sall. Non sans préciser qu'il ne joue que le rôle qu’il lui fait jouer. A l’en croire, ce qu’il cherche à faire c’est être loyal au président et mériter sa confiance.

A son avis, Idrissa Seck a rejoint la mouvance présidentielle pour contribuer à redresser la situation du pays. "Le dialogue public est accompagné de concertations souterraines. L’accord porte sur comment, ensemble, prendre en charge les priorités du pays, préserver sa population et son intégrité territoriale. Maintenant, la cuisine interne est riche. On peut aller du Yassa au Caldo, donc tout est dedans. Si l’action commune nourrit d’envisager une perspective qui va au-delà de 2035, ce serait tout bénéfice pour le pays", dit-il.

"Aucun accord n’interdit à Idrissa Seck de se présenter en 2024"

Par ailleurs, interrogé sur le débat sur le troisième mandat, quoi qu’il soit très proche de Macky Sall, Mahmoud Saleh a été très prudent. Jouant la carte de la prudence, le ministre d’Etat a fait savoir que ce débat n’est pas d’intérêt particulier au point de vue de la situation parce que les circonstances politiques actuelles imposent de se concentrer sur les priorités qui sont ailleurs. Il cite la menace terroriste, le phénomène de l’émigration clandestine, la relance de l’économie en cette période de crise sanitaire, entre autres. Il pense que les gens devraient réfléchir à trouver des solutions à ces problèmes plutôt que de s’épancher sur quelque chose qui n’est pas encore arrivée.

Cependant, à la question de savoir si Idrissa Seck décidait de se présenter à la présentielle de 2024, Mahmoud Saleh répond : "Il aurait absolument le droit de le faire s’il en a envie. Aucun accord ne lui interdit cette possibilité. Aucun accord n’est noué pour lui passer le relai."

Elections législatives et locales, le couplage est exclu

Outre la Présidentielle de 2024, l'invité de "Jury du dimanche" sur Iradio s'est prononcé sur les élections locales et législatives dont le couplage est  agitée.  Mahmoud Saleh a apporté une réponse à ses supputations. Selon le ministre d’Etat et directeur de cabinet du président de la République, cette thèse de couplage des élections n’a pas été débattue par les tenants du pouvoir. D'après lui, les élections locales vont se tenir en 2021. C’est du moins, à son avis, ce qui est envisagé. Elles se tiendront, renchérit-il, probablement en fin d’année, le temps de terminer l’audit du fichier. Mais, il n’a pas donné une date précise. "Ce n’est pas envisagé de les coupler avec les législatives prévues en 2022. Pour le moment, la question ne se pose pas à notre niveau. La question de l’organisation des élections législatives est réglée par le calendrier républicain. Pour le moment, le couplage n’est pas envisageable. Il est exclu pour le moment",  a-t-il déclaré.