NETTALI.COM – Ousmane Sonko dit qu’il n’existe aucun nuage entre Boubacar Camara et lui. Pour rappel, l’ex-directeur général de la Douane a démissionné de la coalition Jotna, pour mettre sur pied une organisation dénommée Tabax. Cela, après qu’il a été reçu par le président Macky Sall.

Le leader de Pastef, par ailleurs patron de la coalition Jotna, réagit à la démission de Boubacar Camara : « Monsieur Boubacar Camara, éclaire-t-il, est un grand frère que j’ai découvert à la veille de l’élection présidentielle de février 2019. Ils furent, Atépa Goudiaby et lui, les seuls candidats, sur les 27 empêchés par le parrainage, à avoir accepté de soutenir ma candidature.

Durant cette élection, monsieur Boubacar Camara s’est investi sans réserve, avec beaucoup d’envie et de loyauté, aussi bien financièrement que sur les plateaux de télévision, sans oublier sa présence sur le terrain, particulièrement à Dakar et à Fatick. Il aura été d’un apport inestimable pour nous. Nous l’en remercions profondément et lui témoignons la gratitude de tout notre parti et de la coalition SONKO-Président ».

« Après l’élection présidentielle, poursuit Sonko, nous avons gardé une proximité avec monsieur Boubacar Camara, matérialisée par la commune appartenance à la nouvelle coalition dénommée JOTNA, mais surtout par les excellentes relations personnelles faites de transparence, de loyauté et d’estime mutuelle.

C’est en vertu de cette relation qualitative que, le 11 octobre 2020, monsieur Boubacar Camara m’a appelé dans la matinée, pour m’informer da sa décision de répondre favorablement à la proposition de rencontre formulée à son endroit par monsieur Macky Sall. C’est pour les mêmes raisons qu’il m’a rappelé le soir du même jour pour me faire le compte-rendu de cet entretien que je n’étalerai pas ici ».

Sur ce registre toujours, éclaire l’ex-inspecteur des impôts et domaines : « Rien ne l’obligeait à agir ainsi, d'autant que nous savons qu'il n'est pas le seul de nos "partenaires" à avoir été reçu. Certes, nous appartenons à une même coalition, mais chaque entité y garde une relative indépendance de choix et d’action ».

« Je le remercie pour la courtoisie et la transparence », félicite Ousmane Sonko ; précisant : « C’est enfin en vertu de ces mêmes principes que monsieur Boubacar Camara m’a appelé, il y a quelques jours, pour m’informer de la décision que les instances de sa formation, tenant compte de la reconfiguration du champ politique, avaient prise de mettre sur pied un nouveau pôle. Il m’a très longuement entretenu des raisons profondes de ce choix alors que, une fois de plus, il n’y était absolument pas tenu. Nous en avons pris acte et lui avons souhaité bonne chance ».

« Pour tout cela, je tiens à clarifier qu’il n’y a pas l’ombre d’une fissure ou d’une incompréhension entre monsieur Boubacar Camara et moi. Il ne s’agit ni d’une déchirure, ni d’une rupture, mais simplement d’options indépendantes, qui traduisent des lectures que chacun se fait de la situation du moment. Nous ne serons pas de ceux pour qui on est bon tant qu’on est avec nous et mauvais dès qu'on se sépare », éclaire le leader de Jotna.

« Quant à ses relations avec la coalition JOTNA, je ne peux en répondre car Pastef n’en est qu’une organisation membre parmi des dizaines et n’en assume pas la direction.

Nous n’entretiendrons aucune spéculation sur les soubassements et les projections politiques des uns et des autres », renchérit Sonko ; qui conclut : « Enfin, on m’a prêté des propos sur l’entrée au gouvernement de certaines formations politiques. Je tiens à préciser qu’il n’en est absolument rien. Je ne me suis et ne me prononcerai jamais sur ce sujet qui ne relève pas d’un intérêt quelconque pour nous. Nous ne serons pas le combustible qui va alimenter le contre-feu allumé pour détourner le débat sur les vrais problèmes du Sénégal que sont les inondations (rendez-vous dans 10 mois), les jeunes qui périssent en mer, les spoliations foncières, la gestion de la COVID-19, les scandales sur l’immobilier d’État, les rapports étouffés des corps de contrôle, le bradage de nos ressources naturelles, le plan d’ajustement structurel, le chômage et la pauvreté endémiques, la dette exponentielle, les licences de pêche, les gros chantiers bidons et j’en passe.

Nous respectons la liberté constitutionnelle et légale au choix politique de chacun et laissons le peuple averti en apprécier le caractère moral et éthique ».