NETTALI.COM - En attendant le passage du juge Souleymane Téliko, le conseil a auditionné, toute la journée d’hier jeudi 5 novembre, les magistrats Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane. Les deux magistrats ont écopé respectivement de la rétrogradation.

Loin de l’affaire impliquant le président de l’Union des magistrats sénégalais, deux autres magistrats sont passés, hier, devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature. Il s’agit de Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane, respectivement juge et premier président à la Cour d’appel de Kaolack. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le conseil n’a pas été clément, même si, vu l’ampleur des accusations portées contre ces deux hauts magistrats, on pouvait s’attendre à des sanctions très lourdes.
En ce qui concerne Yaya Dia, le conseil a retenu la rétrogradation pour accusations de corruption non-prouvées.

Quant au premier président Ousmane Kane, le CSM lui reproche surtout la tenue d’une conférence de presse, au cours de laquelle il n’a pas manqué de proférer des "termes injurieux". Mais il s’en tire à meilleur compte, avec à la solde un blâme.
Concrètement, que vont perdre ces hauts magistrats ? Pour Yaya Amadou Dia, en sus de la sanction morale, il y a aussi une certaine incidence financière.

En effet, dans la magistrature, il y a trois grades : les magistrats hors hiérarchie, ceux qui sont du 1er grade et enfin les magistrats du 3e grade. Avec la sanction, Dia, qui était hors hiérarchie, se retrouve magistrat du 1er degré et verra ainsi ses camarades de promotion le devancer. Mais dans deux ans, s’il ne commet pas d’autres fautes, il pourrait reprendre ses "galons"

Pour son adversaire, par contre, la sanction a un caractère purement moral. Il lui est reproché une violation de l’article 11 du statut des magistrats qui dispose : "Le magistrat ne peut s’adresser à la presse que pour parler de sujet d’ordre technique et professionnel".

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