NETTALI. COM- La colère au sein de la police, notamment parmi les agents des  33e, 34e, 35e et 36e promotions qui ont vu leurs cadets de la 37e les dépasser en grade, connait une suite. La Direction générale leur a fait des propositions qui les agréent. Des experts travaillent sur la faisabilité des propositions et le dernier mot reviendra au ministre des Finances.

Des promesses fermes. C’est ce qu’a fait la haute hiérarchie de la police aux agents de police des 33e, 34e, 35e et 36e promotions qui ont vu, dernièrement, ceux de la 37e passer brigadiers, alors qu’ils sont leurs cadets. Selon les informations glanées par “EnQuête’’, la Direction générale de la police nationale est en train de solutionner ce problème. Alors que la nouvelle a été accueillie comme une injustice, elle a pris le taureau par les cornes et paré au plus pressé. Ainsi, avant-hier, une réunion, instruite par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, s’est tenue dans le but de trouver une solution diligente à cette affaire qui secoue la corporation. D’autant que, des personnes contactées par EnQuête, cet état de fait commence à durer et ne concerne pas uniquement les 4 promos précités, mais touche d’autres agents. Ainsi, une réparation de préjudice sera faite pour tous les agents concernés.

“Pour le cas nous concernant, c’est-à-dire de la 33e à la 36e promo, une solution sera trouvée. Pour la 37e, ils vont garder leurs grades, avec un échelon. Nous, nous allons passer comme des brigadiers, mais avec deux échelons. Du coup, nous aurons un échelon de plus’’, confient les sources du journal. Selon qui, les hautes autorités de la police nationale, sur ordre du premier policier, leur ont promis que cette décision sera applicable au plus tard dans une semaine. “Aujourd’hui (hier), il y a eu une réunion où l’ordre du jour était de recenser tous les concernés. Toutes les personnes touchées par ce manquement, afin qu’elles puissent être rétablies dans leur droit. Dans ce cadre, des experts ont été désignés pour voir la faisabilité et le plus rapidement possible. Ils vont tout passer au peigne fin, afin que personne ne puisse être oublié, dans le but de régler définitivement cette affaire’’, ajoute-t-on.

Les interlocuteurs du canard de préciser qu’après le travail des experts, le dossier sera remis au ministre Aly Ngouille Ndiaye qui va le déposer, à son tour, entre les mains de ses collègues du Budget et des Finances. “Le ministre a donné des instructions fermes, dans ce sens, pour que, dans les plus brefs délais, nous puissions porter le grade de brigadier avec deux échelons. Ceci nous permettra d’avancer d’un grade par rapport à la 37e. Voilà ce qui a été décidé à ce stade. Nous restons à l’écoute par rapport à l’applicabilité’’, renseignent-ils. Ils disent, cependant, rester sur leurs gardes.

“Nous sommes optimistes’’

“Nous sommes optimistes. Au début des négociations, nous avions nos stratégies de lutte pour récupérer ce qui nous revient de droit. Nous avions plusieurs plans de guerre, mais puisqu’il y a des négociations, des promesses et des actes, nous sommes à l’écoute, en attendant la suite’’, ajoutent les informateurs aux aguets.

Ces derniers ne comptent pas transiger sur le sujet. “Nous les écoutons pour voir la suite à prendre. Mais il faut que cela soit clair : nous sommes prêts à tout pour obtenir gain de cause. Il est hors de question qu’on nous jette de la poudre aux yeux. Cette situation a touché, pour ne pas dire saper le moral de pas mal d’agents. Nous sommes optimistes, du moment qu’ils ont reconnu avoir commis des erreurs’’, rapporte-t-on.

En effet, comme indiqué dans l'édition d’hier de notre source, le problème qui est à l’origine de ce malaise remonte à 2009, avec le décret d’application de la loi 2009-18 portant statut du personnel de police, dans le cadre du nouveau Code de la police nationale.

En cause, surtout, l’article 91 qui prévoit les conditions de reclassement des anciens gardiens de paix dans le corps de la police. “Pour la constitution initiale du corps des agents de police et par dérogation aux conditions normales de recrutement, les gardiens de la paix antérieurement régis par le décret n°78-148 du 13 février 1978 sont reclassés dans le nouveau corps des agents de police à indice égal ou immédiatement supérieur, avec conservation de l’ancienneté acquise au dernier échelon, exception faite de celle résultant de mesures disciplinaires’’, indique le document publié dans le “Journal officiel’’ (n°6480 du 18 juillet 2009). Ce régime dérogatoire semble ne pas prendre en compte la sensibilité de tout ce qui est grade et avancement dans un corps comme la police.

Ainsi que le révèle cette autorité : “Tant que les avancements n’étaient pas constatés dans les grades, il n’y avait pas de problème. Mais du jour au lendemain, des camarades qui étaient supposés être dans la même catégorie, se sont retrouvés avec des signes d’avancement sur les épaulettes, au terme d’un processus prévu par la loi elle-même, mais qui est source de problèmes. L’application stricte des dispositions de cette loi a fait que des agents de police se sont retrouvés, du jour au lendemain, devancés dans l’avancement. Ce qui crée des frustrations.’’

Hier aussi, “EnQuête’’ soulignait que la faute n’incombe pas qu’au seul décret d’application incriminé. Car, dans beaucoup de cas, des policiers qui devaient régulariser leur statut en présentant un document de l’Etat-major général des armées pour prouver qu’ils ont fait leur service, n’ont pas jugé utile de le faire. Or, ce document est utile pour faire partie du fichier des avancements. C’est la direction du personnel qui réceptionne le dossier qui rentre ensuite dans les archives de la police.