NETTALI.COM - Le tribunal des flagrants délits de Dakar a infligé une peine de deux ans de prison ferme à la dame Marième Tandian Faye. Cette dernière, qui se faisait passer pour la femme de l’ex-procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, a pris cette fois-ci une autre identité. Celle de l’avocate, Me Ndèye Fatou Sarr.

Condamnée le 26 octobre dernier à deux ans ferme pour des faits d’escroquerie et d’usurpation d’identité numérique, la dame Marème Tandiang Faye a tout simplement récidivé. En effet, c’est la troisième fois qu’elle est condamnée pour les mêmes peines.

Il ressort des éléments débattus devant la barre que la mise en cause usurpe l’identité de magistrat ou d'avocat afin de soutirer des sommes d’argent à d’honnêtes citoyens. C’est ainsi qu’elle a pris la photo de l’avocate Me Ndèye Fatou Sarr comme profil avant de se présenter auprès de la nommée Fatoumata Kébé sous le nom de Me Kane. Elle a commandé cinq coffrets de femme estimés à 930.000 FCfa. Une fois la commande passée, elle a demandé que les quatre coffrets soient livrés à un GP. Par la suite, elle a demandé à la dame Kébé de la retrouver à l’ancien Palais de justice, puis à son cabinet, sis au bas de l’immeuble qui abrite « La Gourmandine ».

Selon la plaignante, la prévenue lui avait promis une fois sur place de lui remettre son argent. Sur place, elle a appelé la dame en vain.

Interrogée par les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, la prévenue a nié les faits qui lui sont reprochés. Mieux, elle dit n’avoir jamais rencontré de sa vie la plaignante. «Je ne l'ai jamais vu et elle ne m'a jamais remis de marchandises », dit-elle d’emblée. Avant de préciser : « deux jours après ma condamnation, j’ai été extraite de ma cellule puis conduite à la cybercriminalité. Mais, elle n'a jamais voulu se présenter», s’est défendue la prévenue. Sur la question de savoir à qui appartient ce numéro ? Elle a rétorqué qu’il appartient à un nommé Tico, actuellement dans les liens de la détention. Et c’est celui-ci, dit-elle, qui a mis la photo de Me Sarr comme profil WhatsApp.

Prenant la parole pour sa plaidoirie, Me Sarr renseigne que l'adresse donnée par la prévenue est près du cabinet où elle travaille. « Elle connaît très bien ce qu'elle fait et elle n'est pas prête de s'amender », a déploré l’avocate. Elle sera appuyée par la représentante du parquet qui demande au tribunal de condamner la mise en cause en lui infligeant « le maximum de la peine » c’est-à-dire 5 ans ferme. Parce que, selon elle, la prévenue « n'en a cure de la justice ».

De son côté, Me Abdoulaye Tall pense que sa cliente ne peut pas être condamnée sur la base de supputations. Et que son passé pénal ne devrait pas motiver la décision que rendra le tribunal. Parce qu'il s'agit de faits concomitants. Il a donc sollicité la clémence en expliquant que sa cliente est une mère de famille.

En rendant sa décision, le tribunal a déclaré la prévenue coupable avant de la condamner à 2 ans de prison ferme. En sus de cette peine, elle doit également payer 1,5 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts.