NETTALI.COM - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a tenu, hier, une réunion d’évaluation du système avec les médecins-chefs de région. La rencontre a pour objectif de relancer les plans des autres pathologies et de réajuster les stratégies dans lalutte contre la Covid.

Après 5 mois de lutte contre la Covid-19, les 14 médecins chefs des régions médicales du Sénégal se sont réunis, hier, avec le ministère pour faire l’état des lieux du système sanitaire et des réponses apportées jusqu’ici à la pandémie.
L’objet de cette rencontre est de corriger les erreurs et d’améliorer certains points, vu les nombreux cas.
D’autant que, renseigne la directrice générale de la Santé, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, pour le moment, ils sont dans la stratégie de détection d'abord des cas symptomatiques, des cas avec comorbidité, également des personnes âgées.

" C’est vrai, pendant cette période, il y a eu un relâchement total. Maintenant, vous nous permettrez, d'ici 15 jours, à la fin du mois d'août, d'évaluer encore la stratégie. Il ne suffit pas de changer de stratégie pour le simple plaisir de changer. Mais c'est des stratégies qui sont étudiées. Nous sommes presque dans le 6e mois. Nous allons vers la grande revue d’interaction. Cela va être une revue multisectorielle, multidisciplinaire, qui va nous permettre de dire : oui, on a mis des stratégies, on va les évaluer pour voir les points forts, continuer avec ces points et les points à améliorer", confie Dr Ngom Ndiaye.
La directrice générale de la Santé fait remarquer que, dans l'historique de la médecine, on s’est rendu compte que des grippes pouvaient durer 2 à 3 ans.

" Les stratégies continuent. On évalue. On essaie de réadapter, tout en laissant les autres activités de santé continuer. Le Programme élargi de vaccination doit
continuer, tout en sachant que toutes les maladies qu'on a eu à contrôler, à maitriser, on ne va pas revenir à la case de départ. On n'a pas besoin d'avoir des cas de polio, aujourd'hui.
Nous n'avons pas également besoin d'avoir une résurgence du choléra", soutient la Directrice générale de la Santé.
Selon elle, tous les déterminants socioéconomiques sont présents.
D’autant que, rappelle-t-elle, nous sommes en période d’hivernage.
C’est-à-dire qu’il peut y avoir des problèmes d'assainissement.

" La santé est une entité dans le global socioéconomique. Faisons de telle sorte qu'on maitrise les situations qui se
présenteront à nous, pas seulement de la Covid-19", dit-elle.

Cette rencontre a aussi été axée sur la situation épidémiologique des régions médicales et administratives.
Les médecins ont évoqué les questions de la relance des activités couronnes, des activités de santé. Parce que, poursuit la directrice de la Santé, il y a eu une angoisse, une peur, au début de la pandémie. Ce qui a fait que les populations ne fréquentaient pas régulièrement les structures de santé. Mais aujourd'hui ils sont dans une relance active de ces activités pour ne pas être surpris par d'autres phénomènes ou évènements. Donc, il faut une surveillance épidémiologique de cette pandémie, à travers des stratégies correctrices.

" Tout est dynamique dans cette lutte. Nous ne devons pas rester statiques. En fonction de l'apparition de la maladie dans certaines régions, surtout les régions frontalières, nous adoptons nos stratégies. Toutefois, ces stratégies devraient être assez souples pour qu'également l'activité socio-économique dans le pays puisse se développer", renseigne-t-elle.

En outre, elle souligne que le ciblage de confinement des zones rouges est toujours d'actualité. Parce que c'est ainsi que le ministère a pu décentraliser les tests. Avec l'ouverture des frontières, il y a une augmentation des cas, mais ils maitrisent la situation, parce qu’ils ont mis en place des centres décentralisés de tests.

" Nous avons aussi des comités de veille qui nous permettent d'avoir la situation épidémiologique sur les zones rouges. Je ne veux pas vous faire peur, mais vous savez que le pays avait connu des cas de dingue, de fièvre jaune, de Crimée-Congo. Nous avons pu détecter cela grâce aux sites sentinelles dans ce que nous appelons le réseau 4S. Il nous permet de voir d'autres événements de santé publique, d'autres maladies à potentiel épidémique qu'il va falloir détecter, mais également investiguer pour ne pas aller dans une épidémie".

S’agissant du confinement, elle précise que le pays n'a jamais eu à faire un confinement, mais plutôt l'état d'urgence.

" Mais tout est possible, rien n’est impossible. Cela dépendra de la situation qui se présentera à notre niveau. Mais, pour le moment, si nous tous nous mettons les gestes barrières, à savoir le masque, la distance physique d'au moins d'un mètre à 1m5, le lavage fréquent des mains. Nous irons jusqu'à maitriser la situation. On aura toujours des cas, mais on pourra toujours éviter les cas graves et contrôler la situation".

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