NETTALI.COM – La démission du président du Conseil d’administration de l’hôpital Dalal Diam remettent en cause la qualité d’un plateau technique, dont les défaillances ne résistent pas à la Covid-19.  

Le Sénégal fait partie des Etats africains qui ont adhéré en 2001 à l’Accord d’Abuja. Ledit accord recommande d’allouer 15% du budget national au secteur de la Santé. Un objectif loin d’être atteint, puisque le budget 2020 du ministère dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr tourne autour de 191 milliards F Cfa.

Cet état de fait pose la problématique de la disponibilité des infrastructures, d’autant plus que l’avènement du coronavirus a mis à nu toutes les défaillances à ce niveau.

C’est le moment précis que choisit le président du Conseil d’administration de l’hôpital Dalal Jamm, Dr Papa Touré, pour demander à être démis de ses fonctions. Il a, pour motiver sa décision, pointé l’absence d’un plateau technique performant. Certes on lui reprochera d’avoir attendu la fin de son mandat pour prendre cette décision, mais nous devons à la vérité de relever que le mal qu’il dénonce est réel.

Pour mémoire, ayant démarré ses activités officiellement depuis le 29 août 2017, l’hôpital Dalal Diam, qui a coûté la bagatelle de 50 milliards de F Cfa, peine à remplir son vrai rôle dans le système de santé publique sénégalais, alors que son édification a charrié de nombreux espoirs, d’autant plus que a construction visait à rapprocher les habitants de la grande banlieue dakaroise des spécialistes. Situé à Ficc Micc, dans le département de Guédiawaye, les populations de la zone préfèrent aller se soigner au niveau de Dominique (Pikine) ou de Roi Baudouin, qui sont des hôpitaux de niveau inférieur.

Pour un hôpital de niveau 3, qui a une vocation nationale, voire sous-régionale, il n’y a ni bloc opératoire ; ni urgences chirurgicales ; encore moins une imagerie médicale performante. On déplore aussi l’absence d’une unité de réa animation. C’est seulement avec la Covid-19 qu’une unité a été installé pour les besoins de la lutte contre la pandémie. Le directeur général de Dalal Diam, Moussa Same Daff, dans un entretien avec le quotidien EnQuête paru ce samedi, concède : « L’hôpital n’est pas resté les bras croisés. Nous avons aujourd’hui monté deux petits blocs opératoires. L’un en zone Covid, l’autre au niveau de la gynécologie, pour pouvoir y faire certains actes de chirurgie. Je considère donc que l’hôpital fonctionne à 90 %. Même si l’activité chirurgicale n’a pas véritablement démarré ».

Selon l’indice mondial de sécurité sanitaire 2019, le Sénégal se situe au 95e rang mondial sur 195 pays en termes de préparation pour faire face à une épidémie. Ce rang s’explique essentiellement par l’absence d’infrastructures de qualité. Autant dire qu’entre la théorie et la pratique, il y a un gap que la magie des slogans ne saurait combler.