NETTALI.COM - La délibération sur les 225 ha est entachée d'irrégularités. C'est du moins la position de l'avocat Me Boucounta Diallo. A l'émission Grand Jury de ce dimanche, l’ancien président de l’ONDH (Organisation Nationale des Droits de l’Homme du Sénégal) accuse Babacar Ngom de tentative d’enrichissement sans cause dans cette affaire.

Le conseil rural de Sindia, à l’époque, a délibéré sur un objet inexistant. C’est ce qu’on appelle en droit administratif, le fait d’outrepasser ses pouvoirs. Et lorsqu’une autorité administrative outrepasse ses pouvoirs, on parle d’illégalité de la mesure qui a été prise. Même si la Sedima a bénéficié de cette délibération, elle est frappée d’illégalité et ça peut faire l’object d’un recours devant la Cour suprême pour excès de pouvoir ", a fait savoir Me Boucounta Diallo.

Dans la même veine, l’avocat, également natif de Djilakh, a déploré la transformation du bail qui, rappelle-t-il, est un droit d’usage en titre foncier qui est un droit de propriété. Il estime que le PDG de la Sédima a cherché, manifestement,00 à s’enrichir à travers cette transaction.

" Djilakh peut être vendu à 10.000 francs le mètre carré. 10.000 francs le mètre carré, avec 225 hectares, vous avez 22 milliards 250 millions. Quelqu’un qui nous dit que pour investir 2 milliards dans un village, il a obtenu un titre foncier d’une valeur de 22 milliards 250 millions, à raison de 10.000 francs le mètre carré. On pouvait même être plus gentil en lui accordant 5.000 francs le mètre carré et on serait à 12 milliards 125 millions, pour quelqu’un qui n’investit que 2 milliards alors qu’il va se retrouver avec un patrimoine, dans ses immobilisations dans l’actif de la société, avec un patrimoine supérieur à son capital aussi qui fait 2 milliards", poursuit la robe noire.

Par ailleurs, l’avocat de préciser que l’Etat ne doit pas enrichir une société privée, conformément aux règles de l’Uemoa et que les autorités ont la possibilité de récupérer le titre foncier attribué à la Sedima. Il condamne ainsi, fermement, les connexions qui existent au Sénégal entre hommes politiques et homme d’affaires. Lesquelles visent à favoriser des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.

A rappeler que les populations de Djilakh ont organisé ce dimanche matin, une marche de protestation. Une manifestation à l’initiative du collectif pour la défense de Djilakh. Ils exigent la restitution des 224 hectares de terres attribuées au groupe Sedima. Une attribution selon ces populations, qui s’est faite sans concertation et sans l’aval de la population de cette localité.