NETTALI.COM - C’est un père meurtri qui s’est adressé à la presse après l’enterrement de son fils bastonné à mort au moment où, à en croire l’accusation, il tentait de voler la range Rover d’Eumeu Sène. Selon lui, ce qui lui fait le plus mal dans cette histoire, c’est l’attitude du lutteur. Il n’a pas manqué d’expliquer qui était son fils, histoire de convaincre l’opinion que ce dernier n’est pas ce voleur qu’on veut dépeindre.
«Je suis toujours surpris par ce qui est arrivé à mon fils. Ibrahima est mon fils aîné. Certes, on n'habitait plus ensemble parce qu’il s'était établi à Petit Mbao. Mais tous les jours, il passait voir la famille, particulièrement sa mère dont il était très proche. Il est né ici dans cette maison à la Cité Icotaf 2 il y a 26 ans. Il a également grandi ici et appris le Coran avant d'aller à l'école primaire. Il alliait les deux d'ailleurs : le Coran et l'école française qu'il a quittée en classe de Cinquième. D'ailleurs, c'est son maître coranique, Serigne Diouf qui a dirigé la prière mortuaire dimanche, à la mosquée de la Cité Icotaf », raconte-t-il.
«Lorsqu'il a quitté l'école française, il s'est essayé à plusieurs métiers, comme la boulangerie, la menuiserie aluminium... Chaque fois, c'était pour soutenir ses parents. Il est célibataire sans enfant et adorait jouer au football. Plus d'une fois, nous avons joué ensemble des matchs du dimanche et à l'occasion, il n'hésitait pas à me faire des tacles rudes. C'est dire que je suis très étonné par ce qui lui est arrivé. Sans que je ne puisse le vérifier, on m'a soufflé pendant les funérailles qu'il était soupçonné par le camp d'Eumeu Sène d'avoir aidé Modou Lô lors de leur dernière confrontation qui s'est soldée par la chute d'Eumeu », ajoute notre interlocuteur.
Il estime que cette dernière accusation est fallacieuse. «J'en doute très sincèrement car ici à Pikine, tout le monde a pu constater l'attachement des jeunes à Eumeu Sène. Moi qui vous parle, à chaque combat de Eumeu, je suis presque incapable de rester sur place ou de le suivre à la Télé. Tellement nous redoutons sa défaite. C'est pourquoi son attitude dans la vidéo qui circule où on l'aperçoit les bras croisés assistant tranquillement à la bastonnade de mon fils ligoté, ne m'a pas plu. Je le connais de vue et chaque fois qu'on se croise, on se serre la main. A la brigade de gendarmerie de la Zone Franche industrielle où nous étions tous les deux convoqués, on s'est serré la main. Je ne l'ai pas aperçu lors des funérailles de mon fils Ibrahima Touré», dit-il.