NETTALI.COM - Avant sa libération hier lundi tard dans la nuit, Cheikh Yérim Seck aura passé plus de de 10 heures dans les locaux de la Section de recherches. Convoqué à nouveau ce mardi 23 juin pour la suite de l'enquête,  le journaliste Cheikh Yérim Seck a tout nié tout ce que dont on l'accuse dans cette histoire d'avortement présumé.

Entendu pendant plus de 10 heures hier lundi dans les locaux de Section de recherches, Cheikh Yérim Seck va repasser ce mardi devant les Gendarmes de la SR pour des confrontations. Il faut juste préciser que cette affaire met en scène pour le moment trois personnes citées. Il s’agit de la demoiselle Ng. Thiam résidant aux Mamelles qui accuse M. Seck d'avoir été l'auteur de sa grossesse ; de l’infirmier Y. Sow et d’une certaine Kh. Faye qui aurait joué l'intermédiaire entre la demoiselle Thiam et l’infirmier.  Pour l'instant, d'autres acteurs de l'ombre n'ont pas encore été cités. Des réquisitions permettront-elles de les identifier ? Seule la poursuite de l'enquête permettra de le dire.

Toujours est-il que, lors de son audition, le journaliste a nié être impliqué dans cette affaire. Il a laissé entendre, sans donner plus de détails, que la seule chose à lui reprocher, est d'avoir cherché à prêter main forte à la demoiselle Ng. Thiam. L’enquête a aussi montré que M. Sow, l'infirmier  et Yérim se connaissaient, pour avoir vécu ensemble leur séjour carcéral à la prison du Cap Manuel, alors que tous les deux étaient incarcérés.

Mais, au total, Cheikh Yérim Seck aura nié avoir financé ou incité à pratiquer l'avortement, comme l'a prétendu son accusatrice. Pour y voir plus clair, les enquêteurs n'ont pas manqué d'opérer des réquisitions téléphoniques qui ont permis de savoir que la demoiselle Ng. Thiam qui habite les Mamelles, a enregistré sur son répertoire Cheikh Seck au lieu de Cheikh Yérim Seck. Un détail qui a semblé, aux yeux des enquêteurs, confirmer leur proximité.

Mais que risquent les mis en cause dans cette affaire ? L'avortement est en effet interdit par le Code pénal sénégalais. L'article 305 punit, en effet, les femmes y ayant eu recours d'une peine pouvant aller de 6 mois à 2 ans de prison et d'une amende comprise entre 20 000 et 100 000 F CFA. Les personnes qui ont procuré ou tenté de provoquer un avortement à une femme enceinte sont condamnées plus sévèrement encore : les peines vont de 1 à 5 ans de prison. Quant aux médecins et personnels de santé, ils risquent au minimum 5 ans de suspension, voire l'interdiction d'exercer. C’est dire que la loi est très répressive à ce sujet.

Cette nouvelle affaire tombe mal pour Cheikh Yérim Seck visé par une autre procédure. Le journaliste a en effet été inculpé puis libéré et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur le dossier Batiplus. Il sort à peine d’une confrontation avec les gendarmes, dans cette affaire Batiplus dans laquelle la gendarmerie a senti son honneur bafoué. “Je vais vous faire une révélation : la gendarmerie a saisi chez eux 4 milliards. Ils ont utilisé leurs contacts pour récupérer une partie de l’argent. Donc, ils n’ont pu tout récupérer et le reste, ce sont ces 650 millions annoncés.“, avait déclaré le journaliste sur le plateau de 7 TV face à Maïmouna Ndour Faye.