NETTALI.COM – Dans un dossier rendu public vendredi, EnQuête s’intéresse à la pêche illicite non déclarée et non réglementée au Sénégal. C’est pour nous apprendre que le pays de la teranga perd chaque année 150 milliards F Cfa, à cause de ce phénomène insidieux.

Considérées parmi les plus poissonneuses au monde, les côtes sénégalaises souffrent beaucoup de cette pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN) des navires industriels qui jettent leurs filets sans autorisation dans les eaux sous juridiction nationale.

Dans son édition de ce vendredi, le quotidien EnQuête exploite une étude de l’Institut d’études de sécurité (ISS) publiée en 2015 et nous apprend que le Sénégal perd chaque année 150 milliards de F CFA. "Rien qu’une surveillance efficace des eaux nationales pourrait faire gagner au gouvernement plus d’argent que ce que l’ensemble des licences de pêche octroyées fournit", ajoute le journal.

Malheureusement, renseigne  notre source, entre 2018 et 2019, plusieurs dizaines de licences avaient été accordées dans le plus grand secret et sur un type de peĉhe (“chalutier de pêche deḿersale profonde option poisson et céphalopode’’) qui n’existe ni dans le Code sénégalais des pêches ni dans son décret d’application. La commission mise en place pour tirer cette histoire au clair n’a toujours pas encore rendu ses conclusions, que de nouvelles licences sont agitées.

Ces licences, signées entre 2018 et 2019, l’auraient été sous l’ex-ministre Oumar Guèye. Une démarche d’autant plus incompréhensible que, face à la rareté de plus en plus observée de la ressource, le Sénégal se démerde auprès de ses voisins disposant de côtes maritimes, pour trouver des licences de pêche pour ses ressortissants.

Le journal s'en inquiète d'autant plus que les dernières complications sur de pareils accords avaient débouché sur les scènes de violence survenues le 4 février 2020 à Saint-Louis, au cours d’une manifestation de pêcheurs à Guet-Ndar, réclamant des licences de pêche pour accéder aux eaux maritimes mauritaniennes.

"Dans ce contexte, s’interroge le journal EnQûete, comment comprendre que le Sénégal puisse accorder des licences sur les maigres ressources qu’il lui reste pour nourrir des milliers de citoyens ?"