NETTALI.COM - Invité de l'émission "Jury du dimanche" de I-radio, le Directeur de la sécurité (Dsp) est revenu sur la répression policière durant les premiers jours de couvre-feu. Le commissaire Abdou Wahab Sall l'a dénoncée tout en soulignant qu'il s'agit d'actes isolés puisque la police a fait beaucoup d'efforts en terme de respect des droits de l'homme.

Des policiers ont exercé des violences sur les individus qui n'ont pas respecté l'état d'urgence assorti de couvre-feu décrété par le président de la République pour limiter la propagation du Coronavirus au Sénégal. Invité à l'émission "Jury du dimanche" sur Iradio, le directeur de la Sécurité publique, Abdoul Wahab Sall, a été interpellé sur ces agissements de la police, décriés par les défenseurs des droits humains. Le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle les a dénoncés en reconnaissant que ce sont des actes isolés que l'autorité a eu à déplorer à travers un communiqué. "Ce sont des comportements déviants qui ne sont pas recommandés aux agents à qui on demande d'agir avec tact, avec discernement. Toute violence injustifiée est bannie même durant l'état d'urgence", a-t-il souligné non sans faire savoir que l'autorité a profité de cette occasion pour amener les Sénégalais à adhérer davantage à ces mesures exceptionnelles qui tendent à réduire le rythme de propagation du Covid 19.

"A chaque fois qu'il a eu des dérapages, des sanctions ont été infligées à leurs auteurs"

A l'en croire, certains pensent que la police sénégalaise n'est pas respectueuse. Mais, rassure-t-il, "il y a beaucoup d'efforts qui sont faits en terme de respect des droits de l'homme". En outre, il indique qu'à chaque fois qu'il a eu des dérapages, des sanctions ont été infligées à leurs auteurs.

Auparavant, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle a expliqué le dispositif mis en place par la police nationale pour éviter la propagation du virus. D’emblée, il a rappelé que le Sénégal n’est pas à sa première expérience en cette matière précise. D’après lui, c’est le même dispositif qui a été pris lorsque qu’il y avait Ebola. "Cette osmose qui a existé entre services de sécurité et services sanitaires a été, aujourd’hui, remise dans le cadre de la lutte contre la pandémie", renseigne-t-il. Avant d’ajouter : "La différence entre la gestion de l’épidémie Ebola et cette gestion-là, c’est fondamentalement les deux mesures exceptionnelles qui ont été prises en l’occurrence l’état d’urgence et le couvre-feu."

"Les policiers ont fait preuve de beaucoup de compréhension"

En termes de bilan, commissaire Sall soutient qu’ils sont largement satisfaits de ce qui a été fait durant les 12 premiers jours du couvre-feu. "On a eu à avoir quelques interpellations. On a fait aussi preuve de beaucoup de pédagogie aussi. On aurait pu, après avoir arrêté les individus dans le couvre-feu, déclencher une poursuite judiciaire et les envoyer au tribunal. Mais pour des raisons pédagogiques, on a généralement fait des mises en demeure aux citoyens. On a parlé aux citoyens", explique-t-il. Poursuivant, il ajoute : "On les a entendus et on leur a demandé d’adhérer à ces mesures parce qu’elles ont été faites dans leur intérêt exclusif. Et, la plupart ont été remis en liberté. Les policiers ont fait preuve de beaucoup de compréhension pour ne pas sanctionner à tout bout de champ les citoyens."