NETTALI.COM - Une conférence de trois jours se tient à Dakar sur les opportunités d’investissements dans le bassin sédimentaire sénégalais et voisin. Le Cos-Pétrogaz a discuté de quelques modalités d’application du Contenu local.

Ça essaie de mettre les bouchées doubles dans l’établissement d’un cadre législatif avant le “firstgas’’en2022.Le 4e Sommet du Bassin sédimentaire commun à la Gambie, à la Guinée, à la Guinée Bissau, à la Mauritanie et au Sénégal (MSGBC) s’ouvre ce matin à 9 h, à Dakar. En prélude à la cérémonie officielle, un avant-goût a été donné hier, avec les représentants de toutes les compagnies évoluant dans le oil&gas de ces pays. Le Contenu local a été au centre des débats. Le concept varie d’un pays à un autre. Mais, dans le secteur des hydrocarbures, il renvoie à l’ensemble des initiatives prises en vue de promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main d’œuvre, de la technologie et du capital nationaux dans toute la chaine de valeur de l’industrie pétrolière et gazière. A l’aube de cette industrie embryonnaire, 50%delaproductiondesbiens et services sont visés par les pouvoirs publics sénégalais, à l’horizon 2030. ‘‘C’est un chiffre très ambitieux, mais qui est à notre portée.

Donc, il s’agira de positionner le secteur privé national pour capter le maximum de parts de marché. En cela, nous avons voté une loiendébut2019.De larges concertations se sont faites de manière inclusive, participative et transparente avec tous les acteurs. Nous avons décliné une position pragmatique et graduelle. On ne peut pas avoir le Contenu local tout de suite et maintenant; il faut le bâtir’’, avance Mamadou Fall Kane, Secrétaire général permanent adjoint du Cos-Pétrogaz.

Le développement des projets pétroliers consacre des flux d’investissement énormes et l’Etat est dans la logique de maximiser une partie de ces investissements qui va être captée par le secteur privé sénégalais pour lequel la plupart des biens et services sont produits à l’étranger. ‘‘Même quand l’argent est investi au Sénégal, ça repart, puisque c’est capté par des prestataires de services étrangers’’. Juste équilibre Les autorités sont également conscientes que les compétences et exigences du secteur des hydrocarbures ne sont pas encore maitrisées côté sénégalais et comptent adopter trois régimes de différents ordres pour trouver le juste équilibre entre attirer les investissements étrangers et faire profiter au maximum des retombées de l’activité aux nationaux. ‘‘L’Etat met un ensemble d’outils et d’instruments pour mettre en place un cadre juridique qui va obliger les sociétés de services à s’associer avec eux, alors qu’en temps normal, il suffit qu’ils s’enregistrent au Sénégal. Par exemple, pour certaines activités, les partenairessénégalaisdoiventêtreà51 %. Maintenant, il faut trouver la cohérence. Quelqu’un qui fait du poulet, c’est plus logique qu’il soit dans le catering que dans la base logistique. Ilfaut des synergies, mais aussi des cohérences au niveau des partenariats industriels. C’est comme ça qu’on va bâtir des champions nationaux dans le temps et des compagnies de prestation de services qui vont gagner en compétences et exporter leurs services ailleurs’’, a-t-il poursuivi.

Le Sénégal s’est doté d’une loi sur le Contenu local en même temps qu’un nouveau Code pétrolier, en janvier 2019. La question de l’adéquation de la formation avec les compétences requises par le secteur a motivé la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG). Cette rencontre de trois jours facilite et encourage la formation de partenariats stratégiques et permettra aux pays membres du bassin de ‘‘relancer et/ou d’intensifier les activités d’exploration pétrolière et gazière ainsi que les projets de développement’’.

Avec EnQuête