NETTALI.COM – Le journaliste Pape Alé Niang est très furieux contre le régime à cause de la suspension des programmes de la Sentv. Dans un enregistrement audio, il a asséné ses quatre vérités au Chef de l’Etat, Macky Sall, et à Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel ( Cnra).

Pape Alé Niang ne croit pas en l’argument selon lequel, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a suspendu les programmes de la SenTv ce 31 décembre à cause de la promotion des produits de dépigmentation. « La suspension n’a qu'une seule motivation, c’est l’émission de Ousmane Sonko », a asséné le journaliste. Qui pour étayer ses propos, révèle que des membres du régime ont exercé toutes les formes de pression « imaginables comme inimaginables » pour les faire revenir sur leur décision. « Ils étaient même prêts à acheter le temps d’antenne de Sonko. Ce qui signifie qu’ils ont peur de quelque chose », a-t-il fulminé.

A son avis, le Cnra chargé de la régulation des médias, a fait un gros scandale. « Comment se fait-il qu’un président de la République puisse tenir  son discours à la nation – et avec tous ces scandales liés à l’affaire Pétrim, le détournement d’engrais, les 94 milliards- et qu’après, il dit : « je ne veux qu’aucun opposant parle à la fin de mon discours », s’interroge le leader de Pastef.

Ainsi donc, il pense que la conférence de presse organisée par le Chef de l’Etat était un moyen d’occuper l’espace médiatique car, dit-il, « toutes les télés qu’il a invitées, il leur a pris une tranche horaire. Et ce n’était pas une conférence puisqu’il voulait être le seul à parler. Ce qui signifie une absence de décence, de pluralité de l’information ».

Une situation que le journaliste assimile à une forme de dictature puisque « Macky Sall, a une fois dit à une grande personnalité, qu’il va gérer le pays dans la dictature ».

Toujours est-il que Pape Alé Niang estime que si le Cnra était réellement un organe de régulation, il devait lui faire savoir qu’il ne peut pas monopoliser les plus grandes chaines de télé de 20H à 23h30. Car, se désole-t-il, « cela enfreint les lois sur l’équité, le pluralisme, et même la décence ». « Malheureusement, poursuit-il, lorsqu’on a un gouvernement dont le seul souci est d’atteindre ses objectifs quelque soit les moyens ».

Par ailleurs, le journaliste souligne que la Sen Tv a toujours respecté le pluralisme car, plus d’une fois, Moustapha Cissé Lô, Seydou Guèye et d’autres proches du pouvoir ont été invités dans des émissions.

Dans la foulée, il a précisé que si la télévision de Bougane Guèye Dany a invité Sonko, ce n’était pas pour faire sa promotion. « Il n’était pas notre premier choix, car des responsables politiques comme Idrissa Seck, Khalifa Sall ont été contactés mais ils ont décliné. Seul Ousmane Sonko a accepté de jouer le jeu », a fait savoir le chroniqueur. Et de rappeler que la critique du discours du Président est une pratique courante. « Il n’y a pas de discours de fin d’année qui n’a pas été suivi de débats. D’ailleurs, c’est Macky Sall lui-même qui désignait les hommes qui devaient participer aux débats et les orientait même. Il arrive même que le journaliste soit piégé car on peut lui annoncer une personne et envoyer une autre », soutient-il.

Très critique à l’endroit du Président Sall, il a asséné que ce dernier « n’a écrit aucune lettre de noblesse sur la démocratie sénégalaise ». Et de convoquer le passé : « Macky était à la même place que Sonko en 2011 et il avait fait 2heures de temps sur mon plateau. Lorsque toutes les télés avaient refusé de diffuser leur congrès d’investiture, c’est Moustapha Cissé Lô que j’avais reçu sur « Ça me dit mag », sur la 2Stv. Et lorsqu’il cherchait le pouvoir, il avait dit sur mon plateau du 31 décembre 2011, que la magie du clic fera face à la toute puissance du fric et du flic ».

Babacar Diagne en a aussi pris pour son grade. Le journaliste lui demande de laisser une image positive à la postérité.  « L’on se rappelle qu’il avait fait de Elisabeth Diouf, sa marraine. Au départ de Diouf, il s’est agrippé à Wade jusqu’à devenir conseiller. Il refusait à Macky Sall toute apparition à la Rts. D’ailleurs, il y avait une autorité qui lançait à chaque fois qu’il la dépassait ; « ce qui me fait mal, ce sont les survivances que Wade a laissées au Palais ».

Face à cette situation, Pape Alé trouve honteux ce qui se passe et qu’il est temps que les Sénégalais ouvrent leurs yeux.