NETTALI.COM – Macky Sall continue d’entretenir le mystère sur la limitation des mandats. Le sujet suscite, chez lui, un malaise qu'il peine à réprimer. Cela, il l’a encore démontré ce 31 décembre.

Lors du « Grand Entretien » qu’il vient d’animer au palais de la République après sa traditionnelle adresse à la Nation, Macky Sall a levé un coin du voile sur ses motivations profondes liées à la question de la limitation des mandats. A la question de savoir s'il fera un 3ème mandat, il a d'emblée répondu : "je ne dirai ni oui, ni non"

Il faut dire que le président de la République s’est montré très gêné en répondant aux journalistes qui l’ont interpellé sur le sujet. Feignant d’ignorer la question, il déclare sur le ton de la plaisanterie : « les seuls dauphins que je connaisse se trouvent en mer. Je n'ai pas de dauphin et je ne veux pas en avoir ».

Face à l’insistance des confrères, il consent à apporter un début de réponse en ces termes : « Le moment venu, on verra qui choisir parmi ceux qui sont mieux placés pour porter le drapeau du parti. Ce n’est pas une affaire de personne, c’est une affaire de respect entre membres d’un parti. Je suis très patient et je laisse le temps faire son œuvre », dira-t-il.

« Mais l’an passé, vous aviez servi la même réponse », relance un journaliste. « Quand j’ai répondu l’an passé, la polémique ne s’est pas estompée pour autant. Quelle que soit ma réponse, les gens trouveront toujours à redire et vous autres journalistes, vous donnez à ceux que ce débat intéresse l’occasion de s’adonner à des élucubrations stériles. Au lieu de parler de l’emploi des jeunes ou de l’électrification, on aime évoquer le 3e mandat », se fait plus précis président le président de la République.

Les journalistes ne cessaient de revenir à la charge. Excédé, le président Sall concède: « Ceux qui doutent de ma bonne foi souffrent de contradictions internes et ont du mal à cacher leurs motivations. Si je dis que je ne peux pas briguer un 3e mandat, dans mon gouvernement les ministres ne vont plus travailler, si je dis que vais briguer un 3e mandat, ce sera des marches à n’en point finir d’ici 2024. Ce que je vais faire, je ne le dirai que le moment venu».