NETTALI.COM - Dans une plaint parvenue à EnQuête, il est dénoncé un problème de ressources humaines touchant le personnel du Chiffre. Cela, avec la non-titularisation de 26 sortants de la promotion 2015.
Une source anonyme du journal EnQuête soutient que 26 sortants de la promotion 2015 sont délibérément maintenus à un statut d’élève, alors que le décret qui devait les faire passer pour des titulaires aurait dû être pris depuis longtemps. Pendant ce temps, informe-on : ‘‘Les vieux chiffreurs ne veulent pas faire valoir leurs droits à la retraite. On leur signe des contrats spéciaux pour une charge de travail qu’ils ne peuvent pas remplir manifestement. Pourtant, les jeunes diplômés, frais émoulus, ne sont pas intégrés’’.
"Dans ce corps très hermétique, où l’on se fait un point d’honneur à sécuriser les communications gouvernementales intérieures et extérieures, l’on s’étonne que ces jeunes pensionnaires soient mis dans des situations de précarité de manière aussi délibérée, vu le haut degré de sensibilité des informations qui leur passent entre les mains", relève EnQuête. ‘‘C’est même paradoxal, par rapport aux hautes responsabilités qu’ils assument. Heureusement qu’ils sont de vrais patriotes’’, renseigne une source du journal.
Selon nos confrères, la "complainte concerne les élèves de cette cuvée qui ont fini leur formation de treize mois et peinent à se voir appliquer des dispositions légales d’embauche qui leur feront gravir les dix échelons que comporte ce corps pour devenir, éventuellement, chiffreur principal de classe exceptionnelle, la classe la plus élevée". ‘‘Quatre d’entre eux ont même été remerciés en mars 2018, pour avoir exposé, de la manière la plus courtoise possible pourtant, cette préoccupation à qui de droit’’, nous apprend-on.
Des élèves qui ont déjà perdu au change, si l’on considère l’article 29 du décret 2014-1306 qui consacre l’échelonnement des chiffreurs de 1re classe, 1er échelon et ceux de 2e classe, après deux années de service effectifs. Il existe trois corps du cadre du Chiffre que sont les cryptologues, les ingénieurs du chiffre et les chiffreurs. Un dilemme d’autant plus cornélien que ces agents assermentés sont liés par l’obligation de discrétion permanente et définitive, et ‘‘n’ont aucun moyen de recours contre leur hiérarchie qui peut les révoquer ou les bloquer très facilement sans autre forme de procès. La présidence de la République n’ayant pas d’autre élément d’appréciation’’.
"La promotion de 2015 a pourtant eu la chance - ou la malchance - d’être la première, après le décret 2014-1306 du 1er juillet 2014 pris par le président Macky Sall, abrogeant et remplaçant certaines dispositions de la loi 83-03 du 28 janvier 1983 portant statut spécial personnel du Chiffre", conclut EnQuête.