NETTALI.COM - La manifestation contre la hausse du prix de l'électricité de ce vendredi a été marquée par une forte répression des policiers. Une situation déplorée par Mamadou Ndoye. A l'émission Objection de ce dimanche, l'ancien ministre en charge de l'Alphabétisation invite le gouvernement à revoir sa stratégie. Car, à l'en croire, ces manifestations sont les signaux d'un probable soulèvement que la répression ne saurait arrêter.

"La répression ne peut pas arrêter un soulèvement populaire. Cela n'existe nulle part. Pour le moment on a des indices de soulèvement mais on n'a pas encore de soulèvement populaire. Lorsque le peuple décide de se soulever, il n'y a aucune répression capable de l'arrêter. Et les expériences ont été claires au Liban, au Chili etc", préconise Mamadou Ndoye.

Selon lui, les paramètres d'un soulèvement sont réunies et " l'explosion" peut survenir à tout moment.

" Quand on regarde le taux de la pauvreté au Sénégal, c'est presque la moitié de la population, 46%. Vous voulez augmenter les charges de ces franges de la population, vous risquez une explosion. La marmite bout depuis longtemps. On ne sait pas quand elle va exploser ", met-il en garde.

Selon l'ex Secrétaire général de LD, le mal est beaucoup plus profond. Aucun secteur du pays ne marche. Conséquence : la marmite bouille et le pire est à craindre.

" Dites-moi quelqu'un qui est satisfait de notre système éducatif ou de notre système de santé ? " , s'interroge l'invité d'Objection.

" Un système de santé qui est dans un état de délabrement tel qu'un malade qui vient, on lui demande d'aller acheter du coton ou de l'alcool. Notre système éducatif lorsque 100 enfants entrent au bout du primaire, on perd la moitié, seuls 50 savent lire et écrire. Près de 2 millions d'enfants et de jeunes sont en dehors du système. C'est un cocktail détonnant qui risque d'exploser à tout moment", avertit-il.

Par ailleurs, Mamadou Ndoye soutient que le président Macky Sall est aujourd'hui pris en otage par des entrepreneurs politiques.

" Le pays a des ressources qui appartiennent au peuple, malheureusement elles sont réservées pour satisfaire une clientèle politique", regrette l'ancien ministre de l'Education et ex secrétaire général de la Ligue démocratique.