NETTALI.COM – A l’origine, c’était une manifestation contre la hausse du prix de l’électricité. Mais la marche de ce vendredi de la plateforme «Noo lank, ñoo bañ» a surtout permis de réclamer la libération de Guy Marius Sagna et compagnie. Les manifestants ont également tiré à boulets rouges sur le Président Macky Sall et son régime.

En dehors d'un rare slogan hostile à la Société nationale d’électricité (Senelec), les participants à la marche de ce vendredi de la plateforme «Noo lank, ñoo bañ» semblaient avoir d’autres préoccupations. En fait, ils ont plus manifesté pour exiger la libération de ceux qu’ils qualifient d’otages du régime de Macky Sall. Et leurs slogans ne trompent guère : «Seule la lutte libère», «Le Sénégal va mal»… Comme pour dire que le problème, c’est moins la santé financière de la Senelec que la gouvernance du pays par le régime de Macky Sall. D’ailleurs, venu marcher aux côtés des jeunes de «Noo lank, ñoo bañ», Seydi Gassama impute la hausse des prix de l’électricité aux «errements du gouvernement en matière de gestion». Le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal fustige «une augmentation qui appauvrit les Sénégalais». Autre marcheur, même discours. L’ancien député Thierno Bocoum s’en prend, lui aussi, aux tenants du pouvoir. «S’ils ne peuvent pas donner des emplois aux jeunes, s’ils ne peuvent pas soutenir les pères et mères de famille, ils ne doivent pas augmenter le coût de l’électricité», soutient le président du mouvement Alliance générationnelle pour les intérêts de la république «Agir».   

Les manifestants ont particulièrement insisté sur «l’urgence» de libérer Guy Marius Sagna et compagnie arrêtés le 29 novembre dernier au cours d’une manifestation interdite devant le palais. Enumérant la liste des huit détenus, ils ont crié des slogans exigeant leur libération. Mais pour Mamadou Goudiaby du Syndicat des travailleurs de Dakar Dem Dikk, «Guy Marius Sagna et compagnie ont été sacrifiés sur l’autel de la négligence et du laxisme des citoyens qui devaient se lever comme un seul homme». Il dit espérer que la manifestation de ce vendredi soit un déclic. Alioune Badara Mboup, porte-parole du jour de «Frapp-France dégage» donne un ultimatum de six jours au pouvoir pour «libérer les huit otages politiques».