NETTALI.COM-Le nombre de morts par accident de la route est loin des 400 ou 500 par an avancés souvent par les autorités. Le directeur général de Samu, Mamadou Diarrah Bèye, trouve qu’on est très en deçà de ces chiffres, puisqu'il parle de 4000 à 5000 décès par an.

Plus de 3500 personnes meurent, chaque jour sur les routes dans le monde et des dizaines de millions de personnes blessées et victimes d’incapacité enregistrées.

Le Sénégal n’est pas épargné. Officiellement, sur la période de 2014 à 2017, le pays a perdu 2 mille 130 personnes sur les routes, soit une moyenne annuelle de 532 morts par an. En 2018, sur 27 000 victimes, il y a eu 612 décès, dit-on.

Mais, selon le directeur général de Samu Mamadou Diarrah Bèye, ces chiffres sont très en deçà de la réalité. « Au Sénégal, on n’est pas loin des 4000 à 5000 décès par accident de la circulation », a-t-il affirmé, ce jeudi 21 novembre, journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route.

D’après ses explications, dans les données publiées par le bulletin d’analyse des accidents corporels (Bac), il n’est fait état que des « décès directs ». Or, argue-t-il « de la première à la 24ème heure, les malades sont acheminés dans les hôpitaux où il y a un taux de 30% de décès. Au-delà de la 24ème heure, il peut aller jusqu’à trois morts. Ce taux de 500 décès, il faut le multiplier par 10 ».

Un avis que partage le secrétaire général du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. « Avec les chiffres du Bac, au moins 600 personnes meurent sur nos routes au Sénégal et que ces statistiques devront malheureusement être revues à la hausse », soutient Aubin Sagna.

Toutefois, le Sénégal veut réduire le nombre de victime en se dotant d’un plan décennal national de sécurité routière. Son objectif selon M. Sagna, « est de réduire le nombre des victimes de la route de 35%, d’ici 2025 ».

Ce pari est possible selon le Dg de Samu. « Toutes les données hospitalières montrent que, près de 60% des décès qu’ils reçoivent dans les services de réanimation sont évitables. Les complications graves, pareil », argumente Mamadou Diarrah Bèye.

Aussi, a-t-il invité donc à réfléchir sur comment éviter les accidents graves. Car, explique-t-il : « dans un accident de la circulation, habituellement, il y a 50% de décès. Parmi ces 50% de décès, la moitié meurt dès la première heure. Ce qui veut dire que, s’il y a 100 personnes qui font un accident grave, 50 vont décéder et parmi ces 50, les 25 meurent à la première heure ». Cependant, M. Bèye estime que l’on peut réduire ce taux de décès à moins de 10% en développant les soins post-accidentels.

En outre, le DG de Samu, préconise le reste des normes de sécurité et la sanction contre les chauffeurs qui utilisent le téléphone au volant.

C’est pourquoi, Aubin Sagna juge qu’il « urge d’attirer l’attention des conducteurs sur l’effet de certains comportements irresponsables : comme le défaut du port de la ceinture de sécurité, les stationnements dangereux, notamment de la part des gros porteurs et enfin le fait de conduire en ayant le portable à la main ». « Nous en appelons aux forces de sécurité pour que la conduite avec un portable soit totalement sanctionnée », martèle-t-il.