NETTALI.COM – Une semaine après que la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards a publié les résultats de ses travaux, la réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. Ousmane Sonko liste les faits qui, selon ses dires, établissent la responsabilité principale de Mamour Diallo.

« Le rapport de la commission est truffé d’incohérences voulues, bref de mensonges froids dans le but de manipuler l’opinion ». Telle est la conviction de Ousmane Sonko qui a produit un mémorandum, parvenu à nellati.com ce samedi, pour battre en brèche l’accusation de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards F Cfa.

« La commission d’enquête parlementaire, après avoir détaillé des faits qui incriminent Mamour Diallo tout au long de l’exposé du rapport, aboutit à la conclusion ahurissante de « l’absence de détournement de deniers publics et inexistence d’un quelconque comportement répréhensible de Monsieur Mamadou Mamour DIALLO », fait remarquer l’ex-inspecteur des impôts et domaines.

« Le principal responsable de cette forfaiture sur les deniers publics n’est autre que Mamadou Mamour DIALLO et non Meïssa NDIAYE qu’on veut sacrifier. Ah j’oubliais, le premier est un membre éminent de l’APR, pilier de Macky SALL à Louga, et le second ne fait pas de politique », tente-t-il d’enfoncer l’ex-directeur des domaines.

« Pour le faire, le rapport dit (Cf. page du rapport de la CEP)" C’est le lieu de préciser qu’au cours d’une de ses auditions (car il a été entendu deux fois), Monsieur Meïssa NDIAYE, Chef de bureau des domaines de Ngor Almadies, a insisté sur le fait qu’il ne faisait que représenter le Directeur des Domaines à la commission de conciliation, mais cette déclaration est contredite par le décret n°77-563 du 3 juillet 1977 qui organise ladite commission : le Receveur des Domaines de Ngor Almadies en est un membre de droit, contrairement au Directeur des Domaines qui n’en est ni membre ni représenté."», cite le leader Pastef.

Il oppose : « Cette affirmation est contredite par l’article 3 du décret que 77-563 du 3 juillet 1977 précité " – La commission de conciliation, prévue à l’article 9 de la loi n°76-67 du 02 Juillet 1976 est composée comme suit :

Président: - Le gouverneur de région ou son représentant.

Membres: - Un représentant du service des Travaux publics ou du service de l’Agriculture ou des deux s’il y a lieu ;

- Un représentant du service des Domaines ;

- Un représentant du conseil municipal, lorsque l’immeuble est situé sur le territoire d’une commune ;

- Un représentant du conseil régional, lorsque l’immeuble est situé hors du territoire communal.

Cette commission est convoquée par la Direction des Domaines. Celle-ci assure, en outre, le secrétariat de la commission et rédige les procès-verbaux."

« Il est donc clairement établi que Meïssa Ndiaye représentait le Directeur des Domaines, qui est son supérieur hiérarchique direct dont il reçoit des ordres », conclut Sonko.

 

« L’acte fondateur de la créance, et donc de l’escroquerie ici, croit-il savoir, n’est ni la conciliation faite par le gouverneur, ni les chèques émis par le chef du bureau des Domaines, mais bien l’acte d’acquiescement. Or, cet acte est sous la responsabilité personnelle du directeur des Domaines (Mamour DIALLO en l’occurrence) qui, agissant au nom et pour le compte de l’Etat du Sénégal, assistépar le chef de bureau compétent (ici Meïssa Ndiaye Chef du Bureau des Domaines de Ngor Almadies). C’est acte qui crée la créance et en tient lieu d’ordonnancement pour l’émission des chèques. Sans lui, rien ne peut se faire ».

« Comment donc la commission peut renvoyer à la responsabilité exclusive de l’assistant-subordonné et absoudre pour le supérieur hiérarchique donneur d’ordre et agissant au nom et pour le compte de l’Etat ? », s’interroge-t-il, en définitive.