NETTALI.COM - Au moins quatre jeunes manifestants et un gendarme ont été tués lundi en Guinée. Ceci dans des heurts entre les forces de sécurité massivement déployées dans la capitale Conakry et des milliers d’opposants à un troisième mandat de l’actuel président Alpha Condé.

Selon Africanews, cette journée de mobilisation à l’appel d’un collectif farouchement opposé à une révision de la Constitution qui servirait les desseins prêtés à M. Condé s’annonçait à hauts risques dans un pays en pleine crise politique où les manifestations donnent régulièrement lieu à des effusions de sang.

Nos confrères ajoutent que les craintes se sont confirmées, nourrissant l’inquiétude dans l‘éventualité où Alpha Condé, 81 ans, confirmerait son intention de briguer un troisième mandat fin 2020.

Quatre jeunes sont morts sous les balles tirées par les forces de l’ordre dans la capitale, ont rapporté un médecin et des proches. Le gouvernement a pour sa part fait état d’un gendarme tué par balle dans la ville de Mamou, à l’Est de Conakry, et d’un habitant tué dans la capitale dans des circonstances qui restent à élucider.

L'on apprend que la quasi-totalité des quartiers périphériques de Conakry a été la proie d’affrontements entre petits groupes éclatés dressant des barricades, incendiant des pneus, lançant des pierres, et des centaines de policiers et gendarmes répliquant par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes, mais aussi à balle réelle.
Le gouvernement a déclaré que la mobilisation était illégale faute de déclaration préalable. Il avait prévenu qu’il ne céderait "pas le moindre centimètre carré au règne de l'anarchie".

Ainsi, pour le mener le combat jusqu'au bout, le Front national de défense de la constitution (FNDC) appelle à poursuivre, ce mardi les manifestations dans tout le pays.