NETTALI.COM –Au Rwanda où il a rencontré le fondateur du quotidien L’As, Karim Wade a encore annoncé son retour au Sénégal. Une information à prendre avec des pincettes, puisque depuis qu’il a quitté Dakar en juin 2016, ce come-back est souvent agité avant d’être renvoyé à Pâques et à la Trinité. Ainsi, l’on peut penser qu’il s’agit d’un contre-feu allumé pour tenter d’éteindre l’incendie au Pds.

Dans un entretien accordé à la Sen Tv la semaine passée, Nafi Diallo du Parti démocratique sénégalais avait donné la couleur en déclarant que les libéraux allaient tout mettre en œuvre pour permettre le retour d’exil de Karim Wade vers décembre 2019.

Ainsi, séjournant depuis quelques jours au Rwanda, où il a rencontré l’ex-directeur de publication  du quotidien L’As Mamadou Thierno Talla, samedi dernier, l’ex-chef de file de la Génération du Concret a confié son désir de revenir au Sénégal très prochainement. "Je vous donne rendez-vous à Dakar", prend date Karim.

Seulement, ce come-back est agité au moment où le Parti démocratique sénégalais traverse l’une des plus graves crises de son histoire, sous le mode d’une nouvelle guerre fratricide opposant Karim Wade lui-même à un groupe de frondeurs conduits par Oumar Sarr, le coordonnateur du déchu de cette formation politique.

On a l’impression qu’il y a tout un jeu de communication autour du retour au bercail de Wade-fils. Déjà, dans une lettre aux Sénégalais le jour de la Korité de l’an 2018, il avait annoncé son come-back avant de se retirer sur l'Aventin. Auparavant, dans un entretien avec la Rfm, Oumar Sarr, alors numéro 2 du parti, avait fait la même annonce. De ce temps-là à l’invalidation de sa candidature à la veille de la présidentielle de 2019, il a plusieurs fois donné rendez-vous aux Sénégalais avant de faire faux-bond.

Autrement, comment celui qui n’a pas été là à des étapes aussi décisives que les législatives de 2017 et la présidentielle de 2019 peut-il revenir, au moment où aucune urgence liée au calendrier électoral ne justifie sa subite présence ?

En juillet 2018, le quotidien Libération révélait que le Parquet spécial près de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait transmis à la Police de l’Air et des Frontières un ordre de conduite à la Maison d’arrêt la plus proche visant Karim. Celui-ci est-il, dès lors, libre de tous ses mouvements?

Qu’à cela ne tienne, on peut toutefois penser que l’affaire est reliée au Protocole de Doha, relatif à une entente secrète sous les auspices qataries pour sortir Wade-fils de prison. En d’autres termes, une évolution des pourparlers pourrait effectivement jouer en faveur de Karim Wade, d’autant plus que même le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, avait offert sa médiation.