NETTALI.COM - Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet» et les membres de sa bande ont été inculpés puis placés sous mandat de dépôt. Leur braquage de la poste de Koumpentoum avait coûté la vie au Major Tamsir Sané, commandant de la brigade de gendarmerie de Koumpentoum.

Dans la nuit du vendredi 28 juillet 2019, la bande d’Idrissa Sow s’est attaquée à La Poste de Koumpentoum et a tué le commandant Major Tamsir Sané, d’une balle à la tête.

Ce jour-là, les riverains du bureau de La Poste Finance ont eu droit à une scène de braquage digne des films hollywoodiens, ayant comme acteurs principaux, Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet», Kokoroba Bâ, Doudou Bâ alias Ciréyel, Sidy Diallo, Boubacar Kha et Dady Diao, qui ont opéré avec trois armes à feu et des moyens de locomotion (motos).

Ce petit matin, le chef de bande Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet» quitte son domicile sis à Méréto, à bord de sa moto et débarque dans la ville de Koumpentoum à la recherche d’éventuelles cibles à dépouiller. Il pavane à travers les artères de la ville jusqu’au bureau de La Poste Finances au quartier «Guinaw rail» où il trouve un véhicule en stationnement à la devanture. Il gare sa moto à quelques mètres des lieux pour n’éveiller aucun soupçon. Pour savoir exactement ce qui se passe, Idrissa Sow entre dans les locaux comme un client venu faire des transactions. Sur place, il voit que La Poste vient de recevoir un fonds destiné aux clients. L’institution financière venait de recevoir une importante rentrée d’argent.

Une information de taille pour le chef de gang qui quitte en catimini les locaux. Il appelle ses complices et une attaque de La Poste est planifiée.

Il bat le rappel de ses troupes. Kokoroba Bâ, Doudou Bâ alias Ciréyel, Sidy Diallo Boubacar Kha et Dady Diao sont joints au téléphone. Ils se retrouvent dans la forêt et Idrissa Sow leur détaille l’opération qui devait se dérouler aux environs de 3 heures du matin. A l’heure indiquée, toute la bande s’est présentée à différents lieux de la ville de Koumpentoum, pour ne pas éveiller de soupçon, avant de débarquer nuitamment sur les lieux.

Le film de l’attaque

Une fois à proximité dudit bureau, ils garent leurs motos à environ 10 mètres, dans un coin stratégique, afin de pouvoir les utiliser pour battre en retraite. Leurs actes mûrement réfléchis, ils s’engouffrent dans les locaux de La Poste Finances. Ils s’en prennent d’abord au gardien des lieux violemment tabassé par Kokoroba Bâ.

«Peulh bou rafet», Moussa Diao alias Yagué Diao et Doudou Bâ alias Ciréyel détiennent chacun une arme à feu, pour neutraliser quiconque voudrait les arrêter. Les autres membres de la bande sont armés de brins, d’arrache-clou et de marteaux. Ils commencèrent à défoncer la porte pour accéder à la salle du coffre qu’ils n’ont pas pu ouvrir, grâce à la prompt réaction de la gendarmerie.

Intrigués par la présence d’un véhicule de la gendarmerie, Idrissa Sow alias « Peulh bou rafet », Moussa Diao alias Yagué Diallo et Doudou Bâ alias Ciréyel sortent dare dare et tirent plusieurs coups de feu en direction du véhicule des gendarmes alertés par le gardien qu’ils n’avaient pas réussi à maîtriser.

L’échange de coups de feu se poursuit jusqu’au moment où Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet» crie et demande à ses acolytes de vider les lieux. Ils prirent des trajectoires différentes et se terrent chez eux comme si de rien n’était. Ils ignoraient qu’ils venaient de commettre le pire puisqu’en tirant, ils ont atteint le commandant de la brigade de Koumpentoum à la tête.

Idrissa Sow nie avoir tué le Major Tamsir Sané

 Le lendemain, la nouvelle de cette attaque meurtrière a défrayé la chronique dans tout le pays. La mort du Major Tamsir Sané courrouce tout le monde. Le Haut commandement décide ainsi de faire la lumière sur cette affaire et de traquer les malfaiteurs. En parfaite collaboration avec le procureur de la République de Tambacounda, les corps d’élite de la gendarmerie nationale sont lancés aux trousses des braqueurs. Une chasse à l’homme qui dure sept jours, avant que Idrissa et ses lieutenants ne tombent un après un.

C’est le chef de gang, Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet», qui tombe le premier. Entre les mains des gendarmes-enquêteurs, Idrissa fait des aveux circonstanciés et reconnait avoir tué le Major Tamsir Sané. Il balance ensuite les noms de ses acolytes : «J’ai planifié ce braquage, mais ce n’est pas moi qui ai tiré sur le commandant», déclare-t-il.

Moussa Diao alias Yagué Diallo, Dady Diao, Boubacar Kha, Sidy Diallo et Doudou Bâ alias Ciréyel sont cueillis à différentes localités du Niani, du Wouli et des terres neuves. Conduits sous bonne escorte à la Brigade de gendarmerie, ils sont soumis à une série d’auditions. Au cours de cet exercice, les hommes du Commandant de la légion Est, le lieutenant-colonel Ibrahima Sy Mbow vont parvenir à les faire parler. Les malfaiteurs finissent par craquer et font des aveux circonstanciés sur ce braquage qu’Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet» a savamment diligenté, avant d’en révéler le mobile.

Interrogés, les autres membres de la bande sont unanimes à dire que c’est Idrissa Sow alias «Peulh bou rafet» qui a tué le commandant Tamsir Sané et blessé les trois autres gendarmes.

Ils ont tous été déférés au parquet lundi dernier, avant d’être placés sous mandat de dépôt. Un impressionnant arsenal composé de fusils de calibre 12, de pistolets, des munitions, des marteaux, des brins et une dizaine de motos acété saisi aux domiciles des malfaiteurs.