NETTALI.COM - Alors qu’on assiste à une recrudescence du viol et de la violence, il y a une vive polémique autour du retour  de la peine de mort. Hier, le gouvernement, par la voix du ministre en charge des droits humains, a déclaré que le Sénégal « ne peut pas rétablir la peine de mort ». Interrogée, Coumba Gawlo Seck dit qu’elle est « partagée ».

« Mais quand je pense qu’une personne, sans état d’âme, sans aucun scrupule, peut regarder une autre personne dans les yeux et lui ôter la vie sans hésiter, je me demande ce qu’on doit faire d’elle. Faudrait-il avoir de la compassion pour elle ? Je me pose la question qui mérite qu’on réfléchisse dessus. Elle mérite d’être revue. Aujourd’hui, le taux de criminalité est énorme chez nous et cela n’est pas seulement dû à la violence, plutôt à plusieurs facteurs. Il faut définir ces derniers, les analyser et voir comment les maitriser en essayant de trouver des solutions », dixit Coumba Gawlo Seck, dans un entretien accordé au quotidien EnQuête, ce mercredi.

« L’un des remèdes est la sanction. Il faut également plus de dispositions sécuritaires. Je trouve qu’au Sénégal, les frontières sont trop poreuses », préconise-t-elle. A cet égard, elle mentionne : « Accéder au pays est trop facile. Je suis quelqu’un qui voyage beaucoup. Quand on va ici tout près, en Mauritanie, par voie terrestre, si l’on devait faire 5 heures, on risque d’en faire 7. Parce que chaque 30 minutes, il y a des haltes, des contrôles. On n’y entre pas n’importe comment. Le Sénégal est réputé être un pays d’une grande générosité, d’une grande hospitalité, ce qui nous empêche parfois de faire la part des choses. La générosité n’empêche pas d’être exigeant. Il faut contrôler les frontières, limiter les entrées, vérifier qui entre chez nous et qui en sort. Aujourd’hui, il y a beaucoup de facteurs qui accroissent le taux de criminalité chez nous ».

« Chez moi, à Diamalaye, der￾rière là où j’habite, il y a un groupe de personnes qui y fument du chanvre indien. Ils passent leur temps à la plage. Il n’y a pas de contrôle et pas de sécurité pour nous. Ces gens sont ceux qui enjambent les murs de nos maisons pour nous dévaliser. C’est eux qui agressent les populations en plein jour. Il faut plus de sécurité pour les biens et les personnes. C’est primordial. Il faut renforcer les contrôles au niveau de nos frontières », précise-t-elle sa  pensée.

« Nous sommes dans un cercle Cedeao où les gens doivent circuler quand ils veulent, mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas bien contrôler ou laisser n’importe qui et n’importe quoi entrer chez nous. Il faut un minimum de contrôle. Il faut renforcer l’éclairage des rues. Il faut également plus de vigilance de la part des populations », a exhorté l’ambassadrice de l’Unfa sur certaines questions liées aux femmes.