NETTALI.COM –Invité à l’émission Jury Du Dimanche, Abdou Latif Coulibaly s’est prononcé, aujourd’hui, sur le dialogue politique, relié à la contestation des résultats de la présidentielle de 2019. Ainsi, revenant sur le livre blanc de Idrissa Seck et Cie, il a déploré le comportement de l’opposition, en soulignant que celle-ci n’accepte que le verdict issu d’une élection qu’elle gagne.

D’emblée, l’ex-ministre de la Culture s’est prononcé sur le vent de décrispation noté entre le pouvoir et l’opposition, en perspective de la Journée du Dialogue national. Cela, en faisant remarquer que  le dialogue n’a jamais été rompu depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir. Il croit savoir que l’opposition et le pouvoir avaient désigné conjointement l’Union européenne pour choisir des experts aux fins d’auditer le fichier électoral. Il ajoute que la même démarche a été adoptée pour la désignation de l’ambassadeur Seydou Nourou Ba comme président du Comité de concertation sur le processus électoral.

« Je n’ai pas souvenance d’un moment où le gouvernement a demandé à l’opposition d’être présent  et que l’opposition n’a pas accepté. Je ne comprends pas sur quoi il fallait dialoguer sur le parrainage. Le parrainage est présent dans le code électoral sénégalais depuis 1992. De quoi fallait-il discuter, probablement des modalités pratiques ? », a relativisé, su les ondes de iRadio, l’ancien ministre de la Culture.

Interrogé sur le livre blanc de IDY2019  rejetant les résultats issus de la dernière présidentielle, le pré-candidat à la mairie de Sokone a remonté les péripéties de plusieurs joutes depuis 1988, pour en conclure que l’opposition a toujours contesté les élections qu’elle a perdues.  « Le même discours de 1993 est revenu à quelques nuances près », compare-t-il.  Il se souvient qu’à l’époque, à quelques jours de l’assassinat de Me Babacar Sèye, survenu le 15 mai 1993,  qu’il y avait des opposants qui disaient que « les magistrats qui se préparaient frauder n’ont qu’à faire leur linceul ».

En outre, ajoute Coulibaly : «Si des élections pouvaient être volées en 2000, je ne serais pas sûr que le président Wade serait au pouvoir, si les élections pouvaient être volées en 2012, je ne serais pas sûr que Macky Sall serait au pouvoir. Les résultats produits sont fiables à 400%. Le code consensuel est devenu consensuel en 2000, quand Wade avait gagné. En 1998, ils avaient reproché au pouvoir d’avoir volé les élections législatives. En 1996, on a repris les élections dans quatre quartiers à Dakar parce que les journalistes ont pu montrer les failles qu’il y avait. Avant que l’opposition ne gagne, le code n’a jamais été consensuel. Le code est consensuel à chaque fois que l’opposition gagne ».  Pour lui, si le pouvoir avait la possibilité de frauder, il n’allait pas perdre Dakar lors de la présidentielle de 2019

Abdou Latif Coulibaly s’est également prononcé sur le choix des professeurs Mazid Ndiaye et Babacar Guèye pour co-présider aux destinées de la Commission cellulaire chargée de conduire le dialogue national.  « Je n’ai pas d’avis particuliers sur ces deux personnalités. Faisons moins la fixation sur les hommes que sur les procédures, sur les termes de référence », a-t-il mis en garde contre toute « fixation sur les personnes » qui pourrait susciter d'autres incompréhensions.