NETTALI. COM - Même si la justice a tous les gages pour être indépendante, elle a dû mal à assumer son rôle constitutionnel. C’est l’avis du magistrat démissionnaire Ibrahima Hamidou qui invite les chefs des tribunaux à protéger davantage ses ex-collègues.

Selon M. Dème qui s’exprimait à l’émission « Jury du dimanche » de iRadio, « tout est là pour avoir une justice indépendante mais le problème, est qu’il y a l’absence de volonté politique. » Toutefois, il estime que « ce n’est pas à l’Exécutif de l’offrir sur un plateau d’argent mais, chaque acteur du jeu politique véritablement conscient et qui veut renforcer l’Etat de droit, doit se rendre compte qu’il doit parfois essayer de tout faire pour ne pas entraver les prérogatives d’un autre pouvoir. »

Outre la volonté politique de l’Exécutif, le président du mouvement « Ensemble » indexe la responsabilité des magistrats, notamment les chefs de Cours et plus particulièrement, le premier président de la Cour suprême qui incarne le pouvoir législatif. Dans la foulée, il accuse les chefs d’avoir démissionné et de manquer de solidarité envers leurs collègues. « Tous les gages d’indépendance sont là. La première démission, c’est celle des chefs. Lorsqu’on entre dans la magistrature, on essaie d’y trouver des modèles, de grands juges qui ont une haute idée de l’honneur de la dignité de magistrat et une propre idée de l’orgueil du magistrat mais malheureusement on n’entend pas les chefs. C’est à eux de défendre les magistrats », se désole M. Dème.

Pour étayer ses propos, il a évoqué l’exemple d’un chef de parquet à Mbour qui avait initié des poursuites contre un responsable « apériste » accusé de vol de cartes d’identité. Le parquetier a également enrôlé le dossier Cheikh Béthio Thioune. « On semble lui reprocher d’avoir fait son travail car il a été relevé mais personne ne l’a défendu », a fustigé M. Dème, non sans soutenir qu’il faut que les chefs reprennent le flambeau remis à eux par leurs prédécesseurs.