NETTALI.COM - Sacré personnage que ce Youssou Touré ! Connu pour ses déclarations fracassantes, le militant de l'Apr est un personnage à double facette. Telle une girouette, ses positions varient en fonction des circonstances. Visez ses prises de position dans le temps. 

En 2017, alors que Thierno Alassane Sall, ministre de l'Energie, quitte le gouvernement, suite à une démission, voilà ce qu'il dit : «On aurait préféré qu’il reste avec nous, mais nous ne pouvons pas savoir les raisons pour lesquelles cette situation-là s’est imposée  à nous», a réagi le secrétaire d’Etat chargé de l’Alphabétisation, Youssou Touré intervenant sur la 2Stv.

Poursuivant son propos, il dira : «Nous sommes tous d’égale dignité, d’égale compétence. Le Sénégal regorge de compétences. Si quelqu’un démissionne, nous le regrettons, mais ça n’aura aucun impact sur le fonctionnement et du parti et du gouvernement», minimise Youssou Touré. A l'en croire, le départ du ministre de l'Energie et responsable des cadres de l'Apr n'affectera pas le parti. «L’Apr dispose d’assez de ressources intellectuelles pour prendre en charge les préoccupations des Sénégalaises et des Sénégalais. Ça n’a aucun impact par rapport aux stratégies que nous sommes en train de mettre en œuvre. C’est un non-évènement» , finira t-il par conclure

Près de 4 mois après que Thierno Alassane Sall a démissionné, Youssou Touré est débarqué de son poste de secrétaire d'Etat  chargé de l'Alphabétisation et des Langues nationales. Quelques mois plus tard, ses véhicules de fonction lui sont retirés. Et là, il y a va de son commentaire sur I GFM, avant de verser de chaudes larmes :  "On a cherché à m'humilier. Des gens qui sont à la présidence m'ont retiré mes véhicules mais ils n'ont qu'à tout reprendre. Cela ne me fera rien du tout parce que la mort approche. Le reste, c'est pas important", se plaindra celui-ci.

Ce samedi 13 avril 2019, dans Les Echos, il a fait un commentaire, dans un contexte de nominations et de pressions tous azimuts sur le Président Sall. « Pour parler au Président, il faut le voir », martèle Youssou Touré qui poursuit que ce n’est pas pour autant qu’il va se rabaisser : « Quand je dois m’agenouiller c’est pour prier Dieu, mais pas un humain… Un gouvernement restreint oui, mais qu’on n’oublie pas qu’avant tout cela, il y avait des femmes et des hommes qui étaient là. Que les gens comprennent que s’ils sont à certaines stations, c’est qu’il y a eu des gens qui ont les graines de cette belle moisson (...) Sous Wade, on m'a proposé 70 millions plus un terrain pour rejoindre le Pds, j'ai refusé"

« Il faut qu’on pense à Massamba, à Mademba, à Youssou Touré et d’autres qui ont dit niet à Me Wade », a-t-il fait remarquer avant de poursuivre : « on m’a appelé au palais à 00h30, il y avait Babacar Mbaye Ngaraf, Babacar Gaye, Khaly Seck est encore là, Zakaria Diaw est encore là…Le président Wade qui est très généreux, m’a demandé de venir adhérer (au Pds) et de prendre en charge les enseignants du Pds. Il y avait une enveloppe de 70 millions, plus un papier pour un terrain…J’ai décliné (...) pourtant quand je déclinais l’offre, on m’avait sorti de la maison où j’étais en location, parce que je n’arrivais plus à payer ».

Sacré Youssou, on a bien compris que Thierno Alassane Sall, militant de la première heure, n'est pas indispensable (si on reprend ses propres termes) comme lui ne n'est d'ailleurs pas, tout militant de la première heure qu'il est aussi. Pourquoi diable, aurait-il le mérite de garder ses véhicules de fonction alors qu'il n'occupe plus la fonction ? On a tout aussi bien compris que l'Apr regorge de ressources intellectuelles  et militants de la première heure, capables de prendre en charge les préoccupations des Sénégalais. Il a peut-être raison de se rappeler au bon souvenir du Président, mais l'argument d'avoir semé "les graines de cette belle moisson", ne suffit pas et ne saurait aucunement prospérer.