NETTALI.COM – Ismaïla Madior Fall ne retournera pas donc de sitôt dans les amphis de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Non-reconduit dans le nouveau gouvernement, le désormais ancien garde des sceaux a été nommé ministre d’Etat à la présidence de la République. Pour plusieurs raisons, le professeur de droit ne pouvait pas quitter le navire.

Nommé ministre de la Justice le 6 septembre 2017, Ismaïla Madior Fall ne sera resté dans le gouvernement que pendant un peu plus d’un an et six mois. Emporté par le dernier remaniement, le désormais ancien ministre de la Justice ne retournera pas pour autant dans les amphis. Puisqu’il a été nommé ministre d’Etat à la présidence de la République. Le décret de nomination a d’ailleurs été signé ce 8 avril par le Président Macky Sall. Pour beaucoup d’observateurs, le chef de l’Etat ne pouvait pas se séparer de sitôt du professeur Ismaïla Madior Fall.

«Le président de la République a besoin de lui pour élaborer les projets de loi qu’il va déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale», note une source de Nettali.com. Il s’agit principalement de la modification de la Constitution pour la suppression du poste de Premier ministre. Il s’y ajoute que le constitutionnaliste pourrait être très utile au cas où Macky Sall penserait à se présenter en 2024 pour un troisième mandat. D’ailleurs, certains pensent qu’il pourrait intégrer dans un avenir proche le Conseil constitutionnel.

Pour rappel, c’est dès les premiers mois de son premier mandat que Macky Sall choisit Ismaïla Madior Fall comme ministre conseiller juridique. Il a joué un grand rôle dans les grandes réformes du chef de l’Etat, notamment pour l’acte 3 de la décentralisation. Il a en effet dirigé le Comité national de pilotage de la formulation de la politique de décentralisation. Il a aussi fortement contribué à la rédaction de la Constitution votée en mars 2016. Beaucoup l’accusent également d’avoir aidé Macky Sall à trouver la faille qui lui a permis de ne pas réduire son premier mandat de sept à cinq ans comme il l’avait promis. Un tel homme peut donc être très utile pour le chef de l’Etat qui n’a toujours pas précisé ses intentions pour 2024.