NETTALI.COM – A l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, beaucoup de Sénégalais s’attendaient à de grands et profonds changements dans la gouvernance de l’Exécutif. Mais à la lecture de la composition de la nouvelle équipe, on se rend compte qu’en dehors de la suppression du poste de Premier ministre, le Président Macky Sall a préféré raboter au lieu de donner de grands coups.

Le deuxième mandat du Président Macky Sall, sera-t-il celui des grandes réformes ? C’est en tout cas que le chef de l’Etat a promis. Lors de son discours d’investiture à Diamniadio, il a abordé la question en des termes plutôt clairs. «Je compte saisir l’Assemblée nationale afin qu’elle accompagne les changements dans la gouvernance de l’Exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques», avait-il promis. Et le premier acte, comme l’avait révélé Nettali.com en exclusivité, c’est d’enclencher la procédure devant conduire à la suppression du poste de Premier ministre.

Mais, le président de la République ajoutait : «Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif du résultat, l’urgence des tâches à accomplir requiert de la diligence dans le travail. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain.» A en croire Macky Sall, c’est le cap qu’il entend fixer aux équipes qui l’accompagneront dans «ce nouvel élan de réformes transformatrice».

Après une telle déclaration d’intention, beaucoup d’observateurs espéraient de profonds changements dans la composition même du gouvernement. Mais la publication de la liste de la nouvelle équipe tend à indiquer que Macky Sall préfère raboter au lieu de donner de grands coups. En effet, il y a certes eu beaucoup de départs (50%, a précisé le Premier ministre Mouhamad Boun Abdallah Dionne) et une entrée remarquée des femmes (25%).

Mais les grands changements attendent encore. Pour la taille du gouvernement par exemple, on est encore loin des 25 ministres promis par Macky Sall en 2012. L’équipe est juste passée de 39 à 32 ministres. Il s’y ajoute que les femmes sont certes très présentes dans le gouvernement, mais leur poids reste négligeable. Aucune femme à la tête des ministères de souveraineté. Pis, il faut attendre le huitième rang pour voir la première femme sur la liste du gouvernement. Il s’agit de Mariama Sarr, ministre de la Fonction publique et du renouveau du service public. Après elle, c’est Ndèye Saly Diop Dieng, ministre de la Femme et de la Famille qui vient au quatorzième rang. Mais certaines d’entre elles occupent quand même des départements «assez lourds». C’est le cas d’Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Ndèye Tiké Ndiaye Diop, ministre de l’Economie numérique ou encore Aminata Assomme Diatta, ministre du Commerce et des Pme.

En outre, Macky Sall est resté fidèle à ses alliés de 2012. Puisque dans son gouvernement, il n’y a que l’Apr, le Ps, l’Afp… Là où certains s’attendaient à davantage d’ouverture aux technocrates ou aux nouveaux alliés. Un fait que dénonce Me Ousmane Seye dans la presse de ce mardi. «C’est toujours le Ps, l’Afp et le Pit qui sont représentés depuis 2012 dans les gouvernements de Macky Sall», regrette l’avocat et allié du chef de l’Etat. Il dit ne pas comprendre les choix du président de la République.