NETTALI.COM - Après la mort de son fils unique Baba Abdoulaye Diop, poignardé le 15 décembre dernier dans le Val d’Oise, Aboubakry Diop, ancien sous préfet du Sénégal, a livré un témoignage bouleversant. Pour lui, ce drame est la conséquence de discours politiques irresponsables qui attisent les divisions et la xénophobie.

Dans un texte largement partagé sur les réseaux sociaux, il rappelle que la victime, bien qu’accusée d’être guinéenne, était sénégalaise de souche : son père est un ancien administrateur territorial et sa mère infirmière d’État. Même s’il avait été d’une autre nationalité, ajoute t il, cela ne justifierait en rien sa mort : “Mais supposons qu’il soit Guinéen. Est ce que cela signifie qu’il mérite la mort pour autant ? Qui choisit ses parents ou son pays de naissance ?”.

Aboubakry Diop déplore les effets dévastateurs de la stigmatisation politique : “Je viens de perdre mon unique fils par le fait d’un discours irresponsable d’un politicien cherchant à engranger des voix”.  Il souligne que la liberté d’expression doit s’exercer dans un climat de tolérance et de paix et appelle la classe politique à mesurer l’impact de ses paroles.

Au delà de l’émotion, l’ancien sous préfet interpelle l’État sénégalais, auquel il dit avoir consacré sa vie. Il demande aux autorités de prendre leurs responsabilités afin que les générations futures n’aient pas à revivre des drames similaires : “La mort de mon fils est une alerte quant à l’état de désintégration de notre société. (…) Je demande à l’État auquel j’ai consacré ma vie de prendre ses responsabilités, afin que nous puissions léguer un Sénégal où nos enfants ne rencontreront pas les problèmes que leurs parents ont vécus”.

“La responsabilité des politiciens est engagée. La liberté d’expression doit s’exercer dans un esprit de tolérance, de paix et de responsabilité”, a-t-il fait savoir.

En somme, la déclaration d’Aboubakry Diop dépasse le cadre de la tragédie personnelle : elle met en cause un climat politique délétère et appelle à une prise de conscience collective pour prévenir de nouveaux drames.