NETTALI.COM - Face aux rumeurs persistantes de divergences entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, l’expert électoral Ndiaga Sylla est sorti de sa réserve pour lancer un appel à la préservation de l’alliance qui a porté au pouvoir le duo au mois de mars. Dans une publication sur Facebook, il invite les deux dirigeants à éviter « le gâchis » en privilégiant la stabilité politique.

Dans son message, Ndiaga Sylla revient d’abord sur l’élan populaire qui avait accompagné l’accession au pouvoir du tandem Sonko–Diomaye. « Nous avions loué le duo d’espérance sur un mars plein d’espoir », écrit-il, indiquant avoir ensuite adopté « une position de sentinelle, incomprise, en guise d’alerte », face à la tournure des événements depuis leur installation.

Pour éviter que les tensions supposées ne se transforment en crise ouverte, Ndiaga Sylla estime que le Premier ministre devrait quitter ses fonctions, tout en demeurant politiquement lié au Président.

« Mon avis est qu’O.S devrait se retirer de la Primature sans rompre les liens avec son compagnon d’armes et son ami, BDF », écrit-il.
Selon lui, ce retrait faciliterait la gouvernance : il permettrait au chef de l’État de conduire son mandat « sans ombrage » et de réduire les interprétations sur un éventuel bicéphalisme au sommet de l’Exécutif.

Un équilibre politique à maintenir

En contrepartie, Ndiaga Sylla invite Bassirou Diomaye Faye à rassurer pleinement Ousmane Sonko et à lui garantir tout le soutien nécessaire en vue des prochains rendez-vous électoraux. Il propose même une solution institutionnelle : la nomination de Sonko comme Ministre d’État sans portefeuille, un poste honorifique mais politiquement stratégique.

Cette option, selon Sylla, permettrait de préserver la cohésion interne de l’alliance, tout en clarifiant la chaîne de commandement au sein de l’Exécutif.

L’intervention de Ndiaga Sylla, figure reconnue dans le domaine électoral, intervient dans un contexte de spéculations sur les relations entre les deux hommes à la tête du pays. Son analyse s’ajoute aux appels d’autres acteurs politiques et intellectuels demandant le respect du cadre constitutionnel et la préservation de l’unité au sommet de l’État.

Reste à savoir comment l’Exécutif réagira à cette prise de position, qui pourrait alimenter autant les discussions internes que le débat public.