NETTALI.COM - Inculpé pour offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du Président de la République et pour diffusion de fausses nouvelles, Ameth Ndoye a été placé sous bracelet électronique. Comment vit-il son quotidien avec ce bracelet ? Il s’est confié à Seneweb dans ce bref entretien.
Comment vivez-vous avec le bracelet électronique ?
Le premier jour, j’avoue que c’était compliqué la nuit. Je n’étais pas habitué. Mais là, je commence même à oublier que je vis avec. Ce n’est pas trop lourd et ce n’est pas très compliqué à gérer. Quand il doit être chargé, c'est lui-même qui le signale en vibrant. C’est comme un téléphone portable. Dès qu’il vibre tu sais que tu dois le charger. Le chargeur c’est comme un Power Bank. Il suffit de le mettre pour qu’il commence à charger. Quand sa batterie est pleine, il le signale aussi.
Qu’est ce qui a été difficile pour toi au premier jour ?
Déjà parce que j’ai reçu le bracelet électronique le soir, entre 19 heures et 20 heures. Je n’avais plus le droit de sortir au-delà de 20 heures. Une fois chez moi, il était déjà 20 heures, donc je ne devais plus sortir. Et je devais passer la nuit avec. Dans mon sommeil, quand je le sentais, c’est comme si quelque chose s’est saisie de mon pied ou qui me pique. Ça perturbait mon sommeil.
Comment il t’a été proposé au Tribunal de mettre le bracelet électronique ?
Ce sont mes conseils qui en ont fait la requête. Je devais aller en instruction et ils ont demandé une liberté provisoire ou au cas échéant une liberté conditionnelle sous bracelet électronique. Le Juge a tranché et a choisi le bracelet électronique. Il m’a notifié les conditions. Après, ce sont les techniciens chargés du bracelet électronique qui sont venus me poser le bracelet. Ils y ont mis mon nom et tout. Une fois placé, il ne peut plus être enlevé que par eux.
Quelles ont été les règles ?
Le bracelet ne doit pas se décharger. Car s’il se décharge, la liaison est coupée entre eux et moi. Et c’est considéré comme un délit de fuite passible de condamnation à 6 mois ferme. Il ne faut pas aussi essayer de l’enlever. Là également c’est considéré comme un délit de fuite. De plus, il y a une zone bien délimitée qu’il ne faut pas franchir. C’est comme durant la période de confinement.
Pour toi c’est quelle zone ?
Je ne dois pas sortir de la région de Dakar. Le même jour, ils ont posé le bracelet électronique à d’autres personnes. Mais elle,s ne devaient pas sortir du département de Dakar, parce que leur lieu de travail et leur domicile se trouvent dans le département. Mais comme moi j’habite à Sébikhotane, c’est la région de Dakar que je ne dois pas quitter. De plus, les week-ends, je ne dois pas sortir de la commune de Sébikhotane. Et comme je l’ai dit, tous les jours je ne peux sortir de chez moi qu’entre 7 heures du matin et 20 heures.
Qu’est-ce que ça te fait de ne pas pouvoir sortir au-delà de 20 heures. Est-ce que ça te handicape ?
Non, au contraire c’est adapté à mon mode de vie. Ils ne l’ont pas fait exprès, ça a coïncidé. Moi d’habitude je suis un couche-tôt et un lève-tôt. Par contre, là où c’est un handicap, c’est que je ne dois sortir qu’à partir de 7 heures, alors que d’habitude, je sors de chez moi au plus tard vers 5h 30 minutes. C’est là que ça a un impact sur mes activités.
Comment ?
Parce que d’habitude j’ai des journées qui commencent très tôt, à partir de 6 heures du matin. Et donc devoir sortir à 7 heures ça me handicape quelque part. Avant-hier, j’avais oublié que je suis sous bracelet électronique et je suis sorti pour aller chercher du pain vers 6h 30 minutes. Car d'habitude je prends très tôt mon petit-déjeuner. Et le bracelet a vibré. J’ai compris que je suis sorti à l’heure qu’il ne fallait pas. Ils m’ont appelé pour me rappeler les règles. Je leur ai dit que j’avais oublié, car j’étais habitué à sortir à cette heure.






