NETTALI.COM - L’avocat français Juan Branco, conseil du leader de Pastef Ousmane Sonko, a vivement réagi aux déclarations de Me Pierre-Olivier Sur, défenseur de l’ancien président Macky Sall, à propos de l’affaire dite de la dette cachée. Dans un post publié sur Facebook, Me Branco accuse son confrère de détourner le débat et de manquer de mesure, alors qu’aucune procédure judiciaire n’a encore été ouverte dans ce dossier.

« L’avocat qui organise une conférence de presse pour défendre l’innocence d’un client qui n’a pas encore été mis en cause rend un immense service à la lutte contre l’impunité. Mais celui qui s’indigne de ne pas recevoir des pièces alors qu’aucun dossier n’existe encore, interroge », écrit Me Branco.

« La tragédie devient farce lorsqu’elle se répète »

L’avocat d’Ousmane Sonko critique notamment la posture de Me Sur, qui évoquait, lors de sa conférence de presse, l’existence de « rapports cachés » relatifs à la dette publique.
Selon Me Branco, ces propos sont « troublants » dans un pays qui, rappelle-t-il, « a connu la mort de soixante personnes et la souffrance de milliers d’autres » durant les dernières années du régime Sall.
Citant Karl Marx, il ajoute : « La tragédie devient farce lorsqu’elle se répète. »

« Une démarche politique et risible »

Juan Branco rejette par ailleurs l’idée selon laquelle les documents réclamés par la défense de Macky Sall seraient dissimulés. « Les rapports qu’il mentionne ont été invoqués publiquement par le FMI et élaborés par de grandes entités internationales comme Mazars », souligne-t-il, estimant que « la polémique n’a plus lieu d’être ».

L’avocat français accuse ensuite Me Sur de mener un discours politique plutôt qu’une défense juridique, et de remettre en cause l’intégrité de hauts fonctionnaires sénégalais « nommés par son propre client ».
Il juge cette démarche « risible » et « contraire à la déontologie ».

« Qu’il ait le courage de se défendre lui-même »

Dans sa publication, Me Branco critique enfin le choix de l’ancien président Macky Sall d’avoir confié sa défense à des avocats étrangers. « Si Macky Sall souhaite se défendre d’accusations qui n’ont pas encore été formulées, qu’il ait le courage de le faire lui-même et en ses terres. Pas en dépêchant dans son propre pays, qu’il n’ose plus fréquenter, des étrangers payés rubis sur l’ongle pour servir ses intérêts privés au détriment de ceux de la société », écrit-il.

En conclusion, l’avocat appelle à un sursaut moral : « Que la dignité revienne. Des hommes sont morts parce que certains en ont manqué. »