NETTALI.COM - Dans un texte publié dans "Le Quotidien", qu’il a lui-même fondé, le journaliste, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, livre sa version des faits. Il revient sur les circonstances de son départ vers la France, malgré l’interdiction de sortie du territoire annoncée par les autorités.

‎Dans une longue tribune publiée dans "Le Quotidien", le journaliste affirme avoir quitté le Sénégal en toute légalité avant que ne s’emballe la machine policière. Il raconte qu’il devait embarquer sur un vol d’Air Sénégal à destination de la France, après avoir accompli toutes les formalités de police à l’aéroport de Dakar.

‎« L’agent de police avait fini de contrôler mes données biométriques, d’apposer le cachet “Départ” sur mon passeport et ma carte d’embarquement. Un agent me lança même : Bon voyage Monsieur Diagne », relate-t-il.

‎Mais selon son récit, les choses auraient basculé au moment de franchir le scanner. « Un policier confisqua mon passeport et mon téléphone portable, puis m’intima l’ordre de le suivre », écrit-il.

Conduit dans les bureaux de police de l’aéroport, il dit avoir attendu de longues heures, jusqu’à voir son vol décoller sans lui.

‎« J’ai compris que c’était un stratagème pour m’empêcher de voyager, alors qu’il n’y avait aucune opposition formelle à ma sortie du pays », affirme-t-il. Son passeport lui aurait été restitué, accompagné d’une convocation pour le lendemain à la Division des investigations criminelles (DIC).

‎Craignant une arrestation et alerté par un proche qui lui aurait conseillé de faire attention aux boissons et aliments qu'il consomme, le journaliste affirme avoir immédiatement élaboré un plan pour quitter le territoire. « Je voulais éviter d’être pris de court, car il me fallait préparer ma défense face à un complot bien ourdi », explique-t-il.

‎Il soutient être rentré brièvement à son domicile avant de repartir aussitôt. Le 25 septembre 2025, il dit être arrivé en France, pendant que la police sénégalaise « s’emballait derrière lui ». Selon lui, les forces de l’ordre auraient interpellé sa famille « pour le forcer à revenir ».

‎Dans son texte, Madiambal Diagne conteste avec vigueur la version officielle du ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Bamba Cissé qui a affirmé qu’il faisait déjà l’objet de recherches policières. « Si tel était le cas, j’aurais été arrêté depuis plusieurs jours à mon domicile », écrit-il, ajoutant qu’il vivait normalement à Dakar avant son voyage.

‎Le journaliste juge également « spectaculaires » les limogeages successifs du Commissaire de police de l’aéroport et du chef de la Division des investigations criminelles. « Les autorités voulaient-elles qu’il m’arrêtât illégalement, avant même une quelconque audition ? », s’interroge-t-il.