NETTALI.COM - Le président de l’ONG Otra Africa, Souleymane Diallo, estime qu’il est temps d’encadrer la migration par une loi. Invité de l’émission "Jury du dimanche" ce 31 août, il a regretté l’absence de structures capables d’accompagner les jeunes Sénégalais désireux de voyager.
Selon lui, si l’État a mis en place des stratégies pour lutter contre ce phénomène, il reste encore un vide à combler.
"L'État du Sénégal, à travers la Primature, a mis en place une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, actuellement suivie par le Premier ministre. Il y a aussi tout un dispositif mis en place par le DNLT pour dissuader et poursuivre les trafiquants, mais cela ne suffit pas. D’abord, il faut être conscient et sensibiliser de façon vraie et juste sur les motivations qui poussent les jeunes à partir", a déclaré Souleymane Diallo.
Il insiste sur une réalité souvent négligée : "La première chose que nous avons analysée et mise sur la table, est que nos jeunes veulent voyager. Gouvernants, acteurs, journalistes, nous devons tous en être conscients. Aujourd’hui, je le dis et je le répète : il n’existe aucune structure au Sénégal qui accompagne la migration de nos jeunes. Comment peut-on avoir 59 400 demandes de jeunes prêts à partir, à investir leurs propres moyens pour voyager, alors que l’État ne les accompagne pas dans ce processus ? "
Encadrer par la loi
Souleymane Diallo reconnaît l’existence de dispositifs d’accompagnement liés au retour, à l’orientation ou à la sensibilisation, mais souligne que rien n’est prévu pour ceux qui souhaitent partir légalement.
Pour y remédier, il propose un changement de paradigme : "Dans un premier temps, il faut encadrer la migration par une loi. Au-delà des stratégies nationales de lutte contre la migration irrégulière, il est urgent de mettre en place un cadre légal ainsi que des structures capables d’accompagner nos jeunes dans leur projet de voyage", a-t-il suggéré.