NETTALI.COM - L’ambassade des États-Unis à Dakar a confirmé, mardi 5 août, une mesure controversée imposant aux demandeurs de visas non-immigrants de type F, M ou J de rendre publics les paramètres de confidentialité de leurs comptes sur les réseaux sociaux. Une décision qui s’inscrit dans une série de restrictions initiées par l’administration Trump depuis avril 2025.
Selon le communiqué officiel, cette nouvelle exigence vise à « faciliter les vérifications liées à l’identité et à l’admissibilité des candidats à un visa ». Concrètement, les postulants devront désactiver les paramètres de confidentialité de leurs comptes pour permettre l’accès aux données habituellement invisibles à un utilisateur externe : adresses e-mail, numéros de téléphone, localisation, statut matrimonial, ou encore publications passées.
Les visas F, M et J sont principalement délivrés dans un cadre éducatif ou d’échange culturel. Le visa F-1 est destiné aux étudiants à plein temps dans des établissements académiques ou linguistiques, tandis que le visa M-1 concerne les formations professionnelles ou techniques, comme l’hôtellerie ou la mécanique. Quant au visa J-1, il est réservé aux programmes d’échanges culturels impliquant enseignants, chercheurs, stagiaires ou jeunes au pair.
Mais au-delà du cadre académique, c’est bien l’orientation politique et l’engagement en ligne des candidats qui semblent visés. D’après plusieurs médias internationaux, cette mesure vise notamment les individus critiques à l’égard des intérêts américains ou exprimant un soutien jugé excessif à la cause palestinienne. Un filtrage renforcé a ainsi été mis en place depuis avril pour tous les ressortissants ayant séjourné dans la bande de Gaza depuis 2007.
L’analyse des comptes sociaux permettrait aux autorités américaines d’accéder à l’historique complet des publications, aux listes d’amis, aux groupes et pages suivis, mais aussi aux données comportementales utilisées à des fins de profilage. « C’est un peu le résumé de votre vie numérique », explique un community manager sénégalais.
Si cette mesure est présentée comme une garantie de sécurité nationale, elle soulève d’importantes interrogations en matière de respect de la vie privée, de liberté d’expression et de traitement équitable des candidats, notamment dans les pays où les opinions politiques sont sensibles.