NETTALI.COM- La sortie virulente du Premier ministre à l’encontre de la société civile ne laisse pas indifférente le président de l’Ong legs Africa. Invité de l’émission "Jury du dimanche, Elimane Kane a dénoncé une dérive autoritaire au sommet de L’État. Il appelle à un recadrement de l’action gouvernementale.
Les propos de Premier ministre Ousmane Sonko à l’encontre de la société civile continuent de créer un débat. Invité de l’émission "Jury du dimanche", le président de Legs Africa, Elimane Kane se dit ne pas être concerné certes, mais les condamne.
« Je me sens même pas visé. Mais je vois qu’il y a un écart de langage et c’est dommage que des mots comme ça sortent de la bouche d’un Premier ministre publiquement. Il n’y a que lui qui perd un galon en sortant ce type de mots», a martelé Kane.
Dans la même veine, il a apporté la réplique à Ousmane Sonko en déclarant ceci : « la Société civile est loin d’être un acteur marginal ou parasite. Elle regroupe une diversité d’organisations, associations, ONG, think tanks et syndicats qui évoluent hors de la sphère de l’État et du privé familial. Elle joue un rôle crucial dans la gouvernance, la participation citoyenne, l’éducation, la santé ou encore les droits humains. Ce que beaucoup ignorent, c’est que ces organisations travaillent avec les populations sur le terrain et dans le prolongement même des politiques publiques. Elles produisent des rapports, déposent des états financiers, rendent compte à l’Administration. Elles ne fonctionnent pas dans l’ombre ».
Poursuivant, M. Kane déclare : « beaucoup ne prennent pas le temps de comprendre comment nous fonctionnons, d’où viennent nos financements, quelles sont nos activités. Et souvent, ce sont les acteurs politiques qui nous critiquent une fois au pouvoir, alors qu’ils cherchaient notre soutien quand ils étaient dans l’opposition. Ousmane Sonko connaît bien cet univers. Il a été syndicaliste, donc acteur de la société civile. Il sait très bien ce que nous faisons. C’est pour cela que ses propos sont encore plus déconcertants ».
Elimane Kane n’a pas aussi manqué de se prononcer sur la gestion du pays en relevant des divergences au sein de L’État.
« Nous avons un Président qui danse à la musique du ‘’ Guel’’ et un premier ministre qui danse du ‘’beugeu reubeu’’. Cela veut dire que ce n’est pas la même musique qui fait danser les deux qui sont au sommet de L’État, alors qu’ils sont arrivés au sommet en nous vendant cette dualité » déplore-t-il. Aussi le patron de Legs Africa pointe-il plusieurs signes d’inefficacité du gouvernement actuel. Il appelle à un recadrage urgent de l’action gouvernemental.
« Il y a des errements constatés. Il y a aussi des contre-performances dans certains domaines où le Sénégal excellait à travers le monde et où on se rend compte que y’a beaucoup de revers que nous avons essuyés récemment et qu’il faudrait recadrer les choses », dit-il.