NETTALI.COM - La Convergence des cadres républicains (CCR) de l’Alliance pour la République s’est réunie le 18 juillet pour tirer le signal d’alarme sur les rivalités internes à l’Exécutif et l’« indifférence » des autorités face aux inondations et à la dégradation de la note souveraine du Sénégal. Dans un communiqué sévère, la CCR fustige également la suspension des bourses sociales et appelle à la libération de plusieurs personnalités politiques détenues.

« Les propos outranciers ainsi que l’ultimatum du Premier ministre […] constituent un acte de défiance inédit », a dénoncé la CCR, pointant un « désordre au sommet de l’État » qui menace la stabilité du pays.

Réunis à Dakar, les cadres de l’APR ont d’abord mis en lumière la crise de confiance qui secoue l’Exécutif. Selon le communiqué, « la crise au sein de l’Exécutif sur fond de rivalités personnelles » traduit un « désordre au sommet de l’État » et risque de « plonger notre pays dans une grave crise institutionnelle ».

La CCR accuse par ailleurs le leader de Pastef, Ousmane Sonko, de mettre en scène « sur la place publique » ses « frustrations personnelles » pour « prouver aux Sénégalais que leurs préoccupations quotidiennes demeurent secondaires face à son désir pathologique d’accéder à la présidence ».

Sur le plan social, la Convergence exprime sa solidarité avec les populations victimes des inondations dans les régions de Tambacounda et de Kolda, et déplore « l’indifférence » des autorités face à ce « sinistre de grande ampleur ». Elle rappelle que « des Sénégalais à part entière » ont souffert sans « aucune action notable », comme cela avait déjà été le cas en 2024 dans les départements de Matam et Bakel.

Les cadres républicains s’inquiètent également de l’abaissement de la note souveraine du Sénégal par Standard and Poor’s, de B à B-, perspective négative. Cette dégradation, jugent-ils, « confirme l’état catastrophique dans lequel ce régime a plongé notre économie », avec un « recours systématique au marché intérieur » qui « explose la dette, creuse le déficit » et prive l’État de marges de manœuvre face aux besoins en éducation, santé et équité sociale.

Dans le domaine de la politique sociale, la CCR dénonce la suspension du paiement des bourses de sécurité familiale (BSF), l’un des « marqueurs les plus puissants de la politique sociale » mise en place en 2012. Elle rappelle qu’entre 2013 et 2024, les bénéficiaires sont passés de 50 000 à 355 626 ménages, et que la bourse trimestrielle a été portée de 25 000 à 35 000 FCFA. Pour la CCR, « l’actualisation du Registre National Unique ne saurait justifier le blocage des paiements » et elle exige la « régularisation intégrale des arriérés », dénonçant toute présentation de cette reprise des versements comme un « acte généreux » alors qu’il ne s’agit que d’un « retour à l’ordre républicain ».

Sur le plan éducatif, la CCR s’alarme des « résultats mitigés » au baccalauréat : seulement 21 % de réussite au premier tour et 42 % au final sur 156 000 candidats. Elle presse le gouvernement de « quitter le registre du bavardage » pour se consacrer à la « formation des esprits de la future élite », rappelant que la jeunesse doit être « un levain d’espoir pour construire le Sénégal de tous, pour tous ».

S’inclinant devant la mémoire des trois jeunes décédés à Thiaroye et Cambérène, la CCR « exige toute la lumière » sur ces drames. Elle presse le gouvernement d’apporter « des réponses urgentes » aux préoccupations sociales pour améliorer « significativement les conditions de vie » des populations.

Au sein même de la scène politique, la CCR réclame la « libération immédiate et sans condition » d’otages politiques tels que Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye, ainsi que la fin du bracelet électronique imposé à Ismaïla Madior Fall et Aïssatou Sophie Gladima, et la remise en liberté de plusieurs autres détenus politiques, accusés d’être victimes d’une « volonté d’effacement » d’un « régime aux penchants dictatoriaux ».

Enfin, la CCR appelle l’opposition et les forces vives de la nation à constituer « un front pour préserver les libertés fondamentales et sauver les institutions républicaines », avant de conclure sur la situation des Sénégalais en Mauritanie, victimes selon elle de « rafles et de traitements discriminatoires », et d’enjoindre le Ministère de l’Intégration Africaine à leur « apporter le soutien et l’assistance requis dans les plus brefs délais ».