NETTALI.COM - Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé ce mercredi, en Conseil des ministres, à une action urgente contre la vente illicite de médicaments et de produits assimilés, qu’il considère comme une menace pour la santé publique et la souveraineté pharmaceutique du pays.
Face à un phénomène jugé préoccupant, le chef de l’État a exigé des ministres de l’Intérieur et de la Santé qu’ils prennent sans délai les mesures qui s’imposent. Une riposte coordonnée, impliquant également l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, est attendue pour endiguer le fléau du trafic de médicaments contrefaits ou vendus hors circuit légal.
« La maîtrise stratégique des activités commerciales et industrielles liées au médicament demeure un élément fondamental de la politique de santé publique et de réalisation de la souveraineté pharmaceutique », a insisté le président Faye.
Parmi les directives phares données ce mercredi, figure la réalisation d’une cartographie nationale des officines de pharmacie et des dépôts autorisés. Une étape clé pour avoir une vue claire de la présence territoriale du réseau légal et des zones à risque.
Le président a également enjoint le ministre de la Santé et de l’Action sociale à établir, en collaboration avec le ministre de l’Industrie et du Commerce, une liste exhaustive des entreprises opérant dans l’industrie pharmaceutique. L’objectif : mieux encadrer le secteur et éliminer les failles permettant la prolifération des circuits parallèles.
Vers une souveraineté pharmaceutique affirmée
Au-delà de la lutte contre les marchés illicites, Bassirou Diomaye Faye veut réorienter la politique nationale du médicament vers une souveraineté pharmaceutique réelle. Pour cela, il a appelé à une évaluation globale de l’intervention de l’État dans le secteur pharmaceutique, afin d’identifier les leviers d’efficacité et les axes de renforcement.
Le chef de l’État a également insisté sur le suivi des plans de redressement, de relance et de développement des industries pharmaceutiques nationales, ainsi que celui de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), pilier de la distribution des médicaments essentiels.
En inscrivant ce dossier en tête du Conseil des ministres, le président envoie un signal fort sur ses priorités en matière de santé publique, mais aussi sur sa volonté de réguler un secteur à la croisée des enjeux économiques, sociaux et sanitaires.
Le défi est de taille. Selon plusieurs observateurs, le marché parallèle des médicaments représente au Sénégal un danger silencieux mais réel, souvent alimenté par la précarité, l’absence de couverture sanitaire généralisée et la faible régulation du commerce informel.