NETTALI.COM - La plateforme Afrikajom center a présenté le premier volume de son rapport Sunu Gis Gis. Lors de la cérémonie, Alioune Tine a mis particulièrement l'accent sur la rubrique démocratie de l'ouvrage.
Commentant l'actualité nationale marquée notamment par cette crise qui se dessine au plus haut sommet de l'État, Alioune Tine souligne que c'est une situation à éviter à tout prix. “Les forces obscures sont là et elles savent profiter de la vulnérabilité des états et de la division. En gros, il faut éviter un nouvel échec qui serait terrible”.
Dans son propos, Alioune Tine a également répondu à Ousmane Sonko, sur sa récente sortie où il traite la société civile de tous les noms d'oiseaux. “C’est trop grave. Je ne souhaite pas répondre à ses attaques, en tant que doyen des fumiers”, a ironisé le président du think tank Afrika Jom Center.
Plus sérieusement, l’ancien président de la Raddho a aussi parlé de la loi qu’envisage le premier ministre pour interdire les financements extérieurs pour la société civile : “Qu’il adopte la loi qu’il promet, interdisant les financements étrangers pour la société civile. Ce serait une bonne chose”. Sur les financements supposés douteux des organisations de la société civile, M. Tine répond également. “Dire que c’est l’argent qui nous intéresse ne coïncide pas avec la réalité. À Afrika Jom Center, on a fonctionné trois ans sans financement, sans sou. Ce n’est pas l’argent qui nous fait exister. Avec ce qu’on gagne dans la consultance, on fonctionne mieux et on est plus efficace”.
Lors de la présentation du premier volume du rapport Sunu Gis Gis, Alioune Tine a également abordé la question des délits d’opinion. “L'attitude par rapport aux dérives dans le débat public, faut-il avoir recours uniquement à la prison ? Nous sommes de ceux qui pensent que ceux qui sont prison pour délits d'opinion doivent être tout simplement relaxés. Nous devons ensemble imaginer des initiatives meilleures afin d'offrir une meilleure substance au débat politique”, souligne le fondateur d’Afrika Jom Center. Par substance, Alioune Tine entend des échanges autour de “l'économie et de la démocratie”. Des domaines, selon lui, qui sont en “panne”, pas seulement au Sénégal, mais un peu partout à travers le monde. Dans son commentaire, il a évoqué les erreurs commises continuellement par les régimes qui se sont succédé.
“Les régimes politiques pensent que droits humains et démocratique sont antinomiques. On a tendance à abuser de sa force majoritaire. Or cette tyrannie de la majorité, c'est la une faille de la démocratie. Il faut un débat public par les médias, avec le truchement de la société civile. Cette société civile est prête à collaborer avec l'État. Par contre, les autorités étatiques se doivent de respecter cette société”.