NETTALI.COM - « Chroniqueur », un titre désormais attribué au Sénégal, à tous ceux qui donnent leur avis et opinions, sans distinction, sur les plateaux télé, Web TV et réseaux sociaux. Mais est-ce vraiment cela un chroniqueur dans le sens où on l’entend dans la presse ? Pour répondre à cette interrogation, il est sans doute nécessaire d’interroger la réalité du métier de journaliste, pour ne pas dire du journalisme qui a pour projet de participer à l’éducation et à l’éveil du citoyen.
Lors d’une récente séance de questions orales à l’Assemblée nationale, c’est le Premier ministre Ousmane Sonko qui s’en est pris à ce qu’il appelle « des jeunes - qui n’ont même pas le certificat d’études » et que des opposants peureux envoient « pour aller insulter sur les plateaux télé, pour attenter à l’honneur, à la dignité et à la considération d’autrui, avant de promettre de « s’occuper de leur cas rapidement (…). » « Le jour où on va effacer tous ces gens-là (ndlr- les chroniqueurs), j’espère qu’ils (ndlr- les opposants ) prendront leur courage pour sortir », avait ajouté le PM, comme pour dire que ceux-là qu’on nomme chroniqueurs, ne sont rien d’autre que des mercenaires.
Récemment c’est Maïmouna Ndour Faye de la 7 TV qui répondait à ceux-là qu’elle appelle « chroniqueurs et activistes de l’opposition », suite à des critiques essuyées pour avoir annulé une émission qui devait se tenir avec Madiambal Diagne, à la suite de Ngagne Demba Touré de Pastef, sur la 7 TV.
Des critiques dirigées contre ces fameux chroniqueurs, il y’en a évidemment d’autres. Mais si l’on veut être honnête, il y a beaucoup à redire sur leur présence sur les plateaux et sur celle des autres catégories d’intervenants dans les médias.
Un univers de la chronique dévoyé et envahi, mais…
« Chroniqueur », un terme aujourd’hui bien galvaudé, les catégories d’intervenants s’étant multipliés et occupent de manière permanente les plateaux télé, radio et les Web TV, sans oublier les lives. Doivent-ils pouvoir légitimement le faire ?
Sur les réseaux sociaux, il semble bien que la carte de la liberté d’expression joue à plein régime. Par contre l’intervention sur un support médiatique doit obéir à certaines règles. Et à ce titre, l’animateur d’une émission doit veiller au choix de l’invité qui devrait avoir la qualité et légitimité pour parler d’un sujet donné, être une source crédible d’informations et savoir bien tenir son antenne.
Mais, par rapport à ce qui se donne à voir, même s’il y a des invités dignes d’être sur un plateau, il existe tout de même une catégorie de personnes qui logiquement n’ont rien à y faire. Et c’est sans doute sur ce plan qu’il faut inscrire la sortie de Maïmouna Ndour Faye contre ceux qu’elle nomme « chroniqueurs et activistes de l’opposition ». Il suffit de voir sa réponse pour se rendre compte qu’elle est attaquée pour avoir, selon ses détracteurs, retourné sa veste. « Pape Malick Ndour (ndlr de l’APR) a vu le direct qu’il faisait sur la TFM, coupé et vous avez fait toutes sortes de commentaires. (…) Moustapha Diakhaté qui écrit des textes et qui insinue des choses, je ne lui répondrai pas parce que quelque chose nous lie (…) Vous fatiguez les gens, on a d’autres problèmes à régler que vos propos futiles et vos théories du complot à deux balles. Arrêtez d’entacher la réputation et l’honorabilité des gens (…). Et dans la classe politique beaucoup en savent quelque chose, que cela soit dans les rangs de l’Apr, du Pastef et du Pds, ils en savent quelque chose… Menez vos combats et sortez la presse et les journalistes de ce combat. Ce sont vous et le Pastef », rétorquait-elle sèchement à ces « chroniqueurs » sur un ton d’ailleurs très offensif.
MNF, voudrait-elle nous dire qu’il n’existe pas de chroniqueurs pro pouvoir actuel ? Si on y regarde de plus près, les critiques qu’on adresse aux chroniqueurs, sont non seulement fondées pour beaucoup d’entre eux ; mais en plus, elles restent bien étonnantes puisque ceux-là même qui cherchent à les faire disparaître du paysage médiatique, ont eux-mêmes, dans un passé récent, largement profité de leur présence sur les plateaux. Ils sont à la vérité, pour bon nombre d’entre eux dans des camps. Deux personnages qu’on peut citer pour illustrer cet état de fait, sont Cheikh Bara Ndiaye et Birima Ndiaye. Le premier, passé de tradipraticien à chroniqueur, est aujourd’hui député, élu sous la bannière de Pastef. Le second est lui passé de syndicaliste, employé du Crous de Saint-Louis, à chroniqueur. Proche de l’APR à l’époque, il a subitement disparu des radars.
La liste de ceux-là qu’on appelle chroniqueurs, est longue : Oumar Faye Leral Askan Wi, Cheikh Oumar Talla, Pape Matar Diallo (qui aujourd’hui présente même une émission politique), « Fou Malade », Bouba Ndour, Abou Diallo, Ameth Ndoye, etc. Si longue que les médias font les frais de ces intrusions tous azimuts. La conséquence est qu’une bonne partie des Sénégalais n’arrive même plus à faire la différence entre le journaliste, l’animateur, le vrai chroniqueur du faux et le vrai analyste du faux.
Ce qui est d’autant plus dommage, c’est de noter qu’il existe des « batailles rangées médiatiques » entre « chroniqueurs » pro pouvoir et « chroniqueurs » pro opposition, sur fond de dénigrements, d’invectives, dans lesquelles, des hommes au niveau très bas ainsi que des femmes à la langue de vipère, qui se distinguent par leur manque de retenue et de la vulgarité sans bornes, à la façon querelles de bornes fontaines.
« Chroniqueur », une posture qui n’est plus un long fleuve tranquille, donc pas sans risques. Récemment d’ailleurs Abdou Nguer l'un d'eux, a été placé en détention, dans une procédure d’instruction, inculpé pour diffusion de fausses nouvelles. De même, a été évoquée une histoire de faux diplômes qui impliquerait Badara Gadiaga, autre "chroniqueur" très suivi, après qu’a été demandé un boycott de la TFM qui a d’ailleurs boosté l’audience de l’émission « Jakaralo ».
Le chroniqueur Adama Adus Fall, membre de l'Apr, a été, il y a quelques temps, relaxé par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, suite à ses propos sur un présumé trafic concernant la migration circulaire en Espagne et au Qatar. De même, plus récemment, il a été condamné avec deux mois avec sursis dans une affaire de vol de 70 000 F, suite à un transfert d’argent qui ne lui était pas destiné et consommé.
De même qu’Ahmeth Ndoye avait été poursuivi pour blessures volontaires, faux, usage de faux dans un document administratif, et défaut de permis de conduire et avait été condamné pour 15 jours de prison, une peine qu’il avait déjà purgée. Une manière de dire qu’ils sont épiés pour un rôle jugé indu qu’ils jouent et qu’on leur pardonne pas.
D’autres acteurs dans la même mouvance que les « chroniqueurs », existent
Au-delà des « chroniqueurs », il existe d’autres acteurs qui sont considérés à tort ou à raison comme des journalistes qui font leur travail de manière tendancieuse. Tout dépend en effet du bord politique des accusateurs. C’est la raison pour laquelle, l’on note de plus en plus des journalistes qui intègrent les gouvernements ou les postes de conseillers, une fois que le parti d’opposition auquel ils sont favorables, accède au pouvoir. Et ce n’est nullement un hasard si dans les gouvernements de Wade, de Macky Sall et de Bassirou Diomaye Faye, figurent en bonne place des journalistes qui avaient pris fait et cause pour les opposants qu’ils étaient.
Mais dans le lot des accusés de connivence avec les pouvoirs politiques et qui participent aux débats médiatiques, l’on trouve aussi des activistes, artistes, rappeurs, prêcheurs, animateurs musicaux, juristes, écrivains, économistes, membres de la société civile, etc qui animent des émissions ou officient sur des plateaux. Ironie de l’histoire, certains d’entre eux qui critiquent aujourd’hui sévèrement le régime en place, l’avaient pourtant défendu, évoquant aujourd’hui certaines pratiques à l’encontre de la rupture promise : Karim Xrum Xak, Akhenaton, Mollah Morgan, des membres de Y’en a marre etc
Mais comment pointer du doigt ces supposés chroniqueurs et analystes, journalistes encagoulés, sans interroger le niveau des politiques dans les débats qu’ils ne contribuent pas particulièrement à relever. Des débats où sont absents les vrais tels que l’emploi, l’industrialisation du pays, la politique d’emploi pour les jeunes, la politique agricole, etc Les sujets structurants. A la place, l’on a affaire plutôt à des débats rythmés par les invectives, les attaques personnelles et au finish beaucoup de confusions.
L’on oublie souvent que la politique n’a pas commencé dans ce pays, en 2000, ni en 2012 et encore moins en 2024. Autrefois, les partis politiques étaient de vraies écoles du savoir être et du savoir-vivre. Il existait des courants politiques et l’on intégrait tel ou tel autre parti sur la base d’idéaux, d’une idéologie et non de manière opportuniste à la recherche de postes et prébendes. Les écoles de partis assuraient la formation des militants en leur inculquant un certain bagage en termes de culture générale, de culture politique et de communication. De plus, les élites étaient beaucoup plus éduquées, plus structurées, proposaient des programmes et les débats étaient beaucoup plus cordiaux et courtois. Or, de nos jours, la politique s’est fortement dépréciée sous nos tropiques. Ce qui n’est pas à déconnecter de l’affaissement du niveau des élites dans ce domaine (comme des autres secteurs d’ailleurs de la vie nationale) au point que le seul génie déployé est de type musculaire.
Journaliste, un métier à la croisée de plusieurs spécialités
Le journalisme n’est pas en réalité ce que beaucoup pensent. Le journaliste doit normalement subir une formation solide qui doit lui conférer beaucoup d’aptitudes. Il doit de ce point de vue-là, avoir un très bon niveau de langue et être doté d’une solide culture générale. Dans les pays occidentaux comme la France, ils sont issus de l’élite. Ne dit-on pas du journaliste qu’il doit savoir un peu de tout ? L’expérience est donc capitale dans ce métier.
Mais de plus en plus avec les formations privées, pas très solides pour beaucoup d’entre elles, et dans un contexte de baisse généralisée du niveau scolaire, les profils sont de plus en plus inappropriés. De plus, beaucoup sont bien trop jeunes et sont trop vite lâchés sur les plateaux.
Lorsque ces hommes de médias n’ont pas subi de formation, ils sont en général animateurs d’émissions musicales, commerciaux reconvertis, actrices de séries télévisées, nymphes à la belle plastique, prêcheurs, écrivains sortis de nulle part, humoristes etc qui fréquentent les plateaux et qui finissent à la longue par glisser et commencer à animer des émissions à caractère informatif. Une intrusion dans les médias aujourd’hui facilitée par la naissance des desk wolof et autres langues nationales. L’on objectera certainement que la majorité des Sénégalais comprend mieux les langues nationales que le français, mais faut-il pour autant sacrifier la formation ?
Ils sont d’ailleurs très bien futés ces animateurs d’émissions new-look. Ils ne proposent en général que des types d’émissions à leur portée : faits divers de la politique où foisonnent les questions terre à terre, divertissements et émissions people à la façon « wakh sa khalaat », dans une logique de recherche de buzz plutôt que d’informations utiles pour le public ; Et lors de ces émissions cohabiteront, analystes, chroniqueurs, activistes, journalistes, intellectuels (juristes, économistes, écrivains, de membres de la société civile encagoulés, d’artistes, etc) invités sur les plateaux.
Un vrai mélange de genres au finish, avec des acteurs aux niveaux et background diamétralement différents. Le résultat est un brouhaha incessant dans lequel, il est impossible de tirer quelque chose. Ce qui a pour conséquence de nuire fortement à la valeur du contenu délivré, à la maîtrise des émissions, en raison finalement d’un temps de parole non seulement très limité, mais aussi de la prééminence de la violence verbale, des attaques personnelles et des polémiques, en lieu et place des arguments.
Le Journalisme, un métier où l’expérience est capitale. Il débute par le poste de reporter, le premier niveau où l’on apprend les rudiments du métier et notamment la collecte de l’information. Un journaliste à la base, est un professionnel capable de produire de l’information, à partir de faits recoupés. Et c’est la raison pour laquelle, le journaliste d’investigation, dont le rôle est de mener des enquêtes sur des sujets donnés, occupe une place incontournable dans une rédaction.
De reporter, on peut devenir grand reporter, journaliste senior dans une rédaction. Qui n’a pas entendu parler d’Assane Diop, ce grand reporter et présentateur sur RFI et aujourd’hui à la retraite ?
D’autres qualifications existent comme celui d’éditorialiste ou de billettiste qui sont des journalistes qui produisent des papiers d’opinion basés sur des faits. La différence entre l’éditorial et le billet, réside ainsi dans le fait que l’édito est un texte qui représente la position de la rédaction sur un sujet donné, plus long et plus approfondi que le billet, et souvent signé par le rédacteur en chef ; à l’opposée, un billet est une petite note d'humeur ou d'humour, sarcastique souvent plus courte, personnelle et subjective. De ce point de vue, les doyens Djib Diedhiou, les journalistes Mahmoudou Wane du quotidien « Enquête », Samboudian Kamara et Sidy Diop du journal « Le Soleil », etc excellent dans ces genres journalistiques. Ces titres requièrent eh bien, des qualités d’écriture avérées, une très bonne connaissance des faits et un grand background. Il y a aussi dans le lot des genres nobles, à la suite de l’édito, du billet, le commentaire, l’analyse et le reportage qui partent de faits pour commenter ou analyser.
La chronique elle aussi, considérée comme un genre noble, n’est à la vérité à la portée de n’importe qui. On devient journaliste-chroniqueur parce que l’on a une spécialité reconnue dans un domaine précis (international, politique, économie, finances, société, droit, culture, etc). De ce point de vue, nul ne peut dénier à Daouda Mine, diplômé en droit, le statut de chroniqueur judiciaire, en étant passé du stade de reporter, par « Le Populaire », « l’Observateur », le Groupe Futurs médias et Seneweb. Qui peut enlever à Ibou Fall, qui a roulé sa bosse un peu partout dans la presse, puis en devenant patron de plusieurs titres dans la presse écrite ; il est en plus doté d’une grande culture générale et d’une expérience dans le secteur audiovisuel, son statut de chroniqueur ? On peut citer des chroniqueurs tels qu’Henriette Niang Kandé, Pape Samba Kane, Issa Sall, Laye Bamba Diallo, etc
Hors du champ du journalisme, les chroniqueurs dignes de ce nom, sont des spécialistes dans des domaines scientifiques, techniques et professionnels, reconnus avec un background qui leur permet d’avoir une légitimité pour parler.
Il existe aussi cette catégorie de journalistes qu’on dénomme « présentateur télé ou radio ». Celui-ci assume la gestion opérationnelle du programme. Il est en général un journaliste diplômé, aguerri en ayant capitalisé de nombreuses années d’expérience et doit savoir tenir l’antenne, être doté de capacités à improviser, et être capable de recevoir des invités et de les interviewer. Souleymane Niang, Mamoudou Ibra Kane, Antoine Diouf, Babacar Fall, Alassane Samba Diop, Sokhna Natta Mbaye, etc font partie de cette race-là.
Le pluralisme, la presse écrite et certains médias audiovisuels de premier plan préservent l’image de la presse
L’image de la presse jusqu’à une certaine époque, n’était pas aussi brouillée. On est en effet loin de l’époque où l’on pouvait compter sur des hommes à l’ intégrité reconnue, tels que Babacar Touré qui avaient su donner au journalisme ses lettres de noblesse, en formant des générations d’hommes de médias tous reconnus dans le métier. Tout comme le groupe Walfadjri a aussi enfanté des journalistes que l’on cite encore comme référence. Comment oublier ces grands noms du journal télévisé de la RTS, à une époque où il n’existait pas autant de médias : Mamadou Malaye Diop, Elisabeth Ndiaye, Dadji Touré, Amadou Mbaye Loum, Sokhna Dieng, Ndèye Rokhaya Mbodji, etc ?
Mais malgré cette confusion qui n’est nullement de la faute des journalistes qui n’ont pas l’autorité suffisante pour faire la police dans les médias, le pluralisme dans la presse est une réalité qui permet de préserver l’indépendance des médias. L’on peut aussi citer le bon niveau de cette presse écrite toujours présente, avec son recul, ses investigations, ses articles de fond (éditos, chroniques, billets, analyses et contributions fouillées) et qui donne à la différence de la télévision et des web TV, la parole à des personnalités politiques de choix et des spécialistes de leurs domaines.
A titre d’exception dans l’univers de l’audiovisuel, avec des médias tels que la RTS, la TFM, ITV, la Sen TV, la RFM, Sud FM, I-Radio etc, qui sauvent l’honneur en offrant les rares débats relevés avec des émissions telles que « Grand Jury », « Remue-Ménage », « Objection », « C’est dans l’Air », « Jury du Dimanche », « Xew Xewu Jamono », « Pluriel », « champ contre champ », etc. où les contenus sont bons et structurés, sans oublier qu’une grande place est laissée à des invités qui abordent des sujets structurants, scientifiques et techniques sur fond d’avis éclairés et contradictoires.
Il est de toute façon devenu nécessaire que les autorités discutent avec les acteurs de la presse, en vue de trouver ensemble, un moyen de rendre plus performant le service de l’information, à la condition qu’elles soient vraiment animées par cette volonté de bien faire.
Il est en tout cas bien incompréhensible, avec toute l’expérience politique acquise par notre pays, depuis plus d’un siècle, qu’on en arrive là. Les médias qui ont accompagné le mouvement les processus électoraux et l’évolution démocratique sont toujours aussi utiles et indispensables, quelles que soient par ailleurs les critiques qu’on peut leur adresser.
Il devient impératif de relever le niveau du concours d’accès à l’école de journalisme, d’introduire davantage de modules de gestion dans la formation des journalistes, de renforcer les capacités des journalistes détenteurs de cartes de presse, de mettre des filtres stricts à l’entrée dans les médias et d’inciter au respect des cahiers de charge stricts aux médias, sans oublier l’accompagnement par l’Etat dans la mise en place d’un modèle économique qui permettra à la presse de mieux assumer son indépendance.
Le journalisme est à la vérité un métier exigeant et difficile qui nécessite beaucoup d’aptitudes. Pour cette raison, l’on doit être formé pour pouvoir l’exercer et surtout y développer des spécialités pour prendre en charge les domaines spécifiques tels que le droit, l’économie, la santé, la culture, etc.