NETTALI.COM - Invité de l’émission "Jury du dimanche" sur I-radio, le dimanche 15 janvier, le fondateur d’AfricaJom Center, Alioune Tine s'est prononcé sur les actualités liées au placement sous mandat de dépôt de l’ancien député Moustapha Diakhaté et sur la pertinence de la Haute Cour de justice au Sénégal. Suffisant pour qu’il appelle à une réflexion profonde sur la politique pénale, le respect des droits humains et la reddition des comptes.

L’impression d’humiliation dans plusieurs arrestations découle d’une politique pénale défaillante, non des individus. Je plaide pour une justice ferme, respectueuse des droits humains et des engagements internationaux du Sénégal, où la privation de liberté reste une mesure de dernier recours. Je dénonce également les violences verbales, qu’elles viennent du pouvoir ou de l’opposition, comme contraires à l’esprit démocratique, et appelle à éduquer les militants au respect des citoyens”, a-t-il lancé. Avant de mettre en garde contre la politisation de la justice et d’insister sur l’indépendance des juridictions.

Toute reddition des comptes doit être équitable, sans instrumentalisation, ni vengeance. Je voudrais souligner que le traitement des prisonniers doit préserver leur dignité. J’avertis contre le risque de fabriquer des héros politiques par des incarcérations répétées, comme le cas d’Ousmane Sonko et Guy Marius Sagna, dont la popularité a grandi entre 2021 et 2024 à cause de la répression. J’invite aussi à tirer les leçons de ces erreurs pour repenser la relation entre politique et justice”, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la gouvernance et la corruption, il prône une poursuite rigoureuse des “délinquants à col blanc”, tout en respectant leurs droits fondamentaux. Il regrette ainsi le fait que des responsables publics soient perçus comme des “truands” avant même leur jugement, signe d’un effondrement moral et institutionnel. Il critique vivement la Haute Cour de justice, la qualifiant de “dépassée, politisée et inefficace”. S’appuyant sur des critiques similaires, comme celles de l’ancien procureur général Ousmane Kamara, il propose son remplacement par une juridiction ordinaire, inspirée de modèles comme celui de la France, pour garantir l’impartialité dans le traitement des anciens ministres.

Alioune Tine s'est aussi insurgé contre l'arrestation de Moustapha Diakhaté . Pour lui les propos tenus par ce dernier, ne méritaient pas un mandat de dépôt bien qu’il ne cautionne pas les violences verbales.

« Ce que Moustapha Diakhaté a dit ne méritait pas une incarcération. Moustapha est une personnalité spécifique, un peu à part avec sa façon de parler, avec des excès qu’il faut gérer. Même moi j’ai été victime d’une violence verbale inouï de sa part. Je condamne ces agressions verbales. Ce n’est pas de la démocratie. Que ce soit le pouvoir ou l’opposition, il faut éviter ces agressions verbales...», a déploré Alioune Tine.